Fiche biographique

La Harpe, Frédéric-César de (1754 - 1838)

Naissance
06.04.1754 à Rolle
Décès
30.03.1838 à Lausanne
Confession
Protestant
Lieu d'origine
Rolle, Tartegnin et Lausanne
Nationalité
Suisse
Etat civil

Fils de Sigismond, capitaine et conseiller de Rolle, et de Sophie Dorothée née Crinsoz de Colombier. Epouse en 1791 à Saint-Pétersbourg Dorothée Catherine Boehtlingk, fille de Lewin Fabian, riche négociant russe. Cousin d'Amédée de La Harpe et beau-frère d'Henri Monod fils (1783-1850).

Biographie

Frédéric-César de La Harpe fait ses classes au collège de Rolle, fréquente ensuite le séminaire de Haldenstein, de 1768 à 1770, puis suit des cours de mathématiques et philosophie à l’Académie de Genève, avant d’effectuer des études de droit à l’université de Tübingen, de 1772 à 1774. De retour en Suisse, coopté au Conseil des Deux-Cents de Lausanne (1780), il exerce le métier d’avocat et siège à la Cour suprême des Appellations romandes (dès 1778).

En 1782, recommandé par le Vaudois Jean-François de Ribaupierre, officier dans l’armée russe, il accompagne le jeune frère du favori de Catherine II Alexandre Lanskoï dans un tour d’Italie. Ayant ramené son protégé à Saint-Pétersbourg, début 1783, il obtient, grâce à la protection de Lanskoï, un poste de « cavalier » auprès d’Alexandre. D’abord chargé de parler français au grand-duc et à son frère Constantin, il se fait remarquer par un Mémoire adressé à l’Impératrice en juin 1784, dans lequel il développe un plan d’éducation éclairée qui fournit un complément bienvenu aux Instructions pour l’éducation de ses petits-fils rédigées par Catherine II elle-même, véritable manifeste de son adhésion aux Lumières. La Harpe se voit confier l’enseignement des matières développé dans son Mémoire : outre la langue française, l’histoire, la géographie, l’arithmétique, la géométrie, la philosophie et le droit. Empreint des idées pédagogiques de son temps, il élabore un enseignement progressif, où l’histoire joue un rôle moral et politique essentiel.

En 1790, il publie anonymement des pamphlets en faveur de l’introduction des Droits de l’homme dans la République de Berne. Un an plus tard, la police bernoise intercepte un modèle de pétition qu’il a fait parvenir à deux proches (Amédée de La Harpe et Georges-Albert  Muller de la Mothe), arrêtés pour leur participation aux banquets républicains organisés à Lausanne. Opposant une fin de non-recevoir aux plaintes du gouvernement bernois, Catherine II lui maintient sa confiance. Optant de son côté pour la prudence, La Harpe interrompt la rédaction de divers travaux  (sur l’origine des sociétés, sur l’influence de la morale sur les gouvernements et sur le sentiment de rectitude) et n’utilise plus, dans son enseignement, que des auteurs « morts avant la révolution ».

La fin du mandat de La Harpe semble toutefois sans lien avec son républicanisme déclaré. A l’en croire c’est parce qu’elle lui avait confié à demi-mot son projet d’écarter son fils Paul de la succession au trône, projet auquel il ne pouvait adhérer, que le Vaudois dut de recevoir son congé pour le printemps 1795.

Après son préceptorat, La Harpe alterne des phases d’activité et de retraite politique. Il siège pendant dix-huit mois au sein du gouvernement de la République helvétique (29 juin 1798-7 janvier 1800) avant d’en être évincé par un coup d’Etat. L’avènement d’Alexandre l’amène une seconde fois à Saint Pétersbourg, en 1801-1802, et lui donne l’occasion de le conseiller dans ses premières réformes, par le biais de nombreux mémoires (sur l’instruction publique, l’administration et la justice etc.), malgré les réticences des proches du tsar à l’admettre dans leur cercle. Retiré à Plessis-Piquet, près de Paris, il représente les cantons de Vaud, Argovie et du Tessin au Congrès de Vienne, occasion de ses dernières retrouvailles avec Alexandre, puis, revenu s’établir dans le canton de Vaud, est député au Grand Conseil vaudois (1817-1828) dont il est l’un des chefs de file de la fraction libérale.

(rédaction: Danièle Tosato-Rigo, Matthieu Clément)

Commentaires sur son oeuvre/ses écrits

Voir à ce sujet le projet Lumières.Lausanne, "La Harpe et la Russie (1783-1795)".

Fonctions publiques et privées
  • ? - 1782  Avocat à la chambre des appellations romandes à Lausanne
  • 1783 - 1795  Précepteur d’Alexandre et Constantin, grands-ducs, petits-fils de l’impératrice Catherine II de Russie à Saint-Pétersbourg
  • 1798 - 1800  Membre du Directoire de la République helvétique à Aarau, Lucerne, Berne
  • 1817 - 1828  Député au Grand Conseil vaudois à Lausanne
Sociétés et académies
  • 1826 - 1838  Société vaudoise d'utilité publique (1826-?)
  • Société vaudoise des sciences naturelles (1819-?)
  • Société littéraire - Lausanne (1772-1783)
  • Société suisse d'utilité publique (1810-?)
  • Société suisse des sciences naturelles (1815-?)
Relations et contacts

Fonds d'archives

Archives cantonales vaudoises (ACV), Fonds P René Monod 487-508;

Archives cantonales vaudoises (ACV), P La Harpe (de) C 1-72 Frédéric-César de La Harpe;

Archives cantonales vaudoises (ACV), P La Harpe (Edmond de);

Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne (BCUL), Fonds Frédéric César de La Harpe; cotes IS 1918.

Ecrits non publiés
Publications
Littérature primaire
Littérature secondaire