Servan, Joseph Michel Antoine (1737 - 1807)
Fils de Joseph Servan de Boisset, recteur de l'hôpital général de Romans, et d'Anne née Henry. S. est l'aîné de onze frères et sœurs.
"Il fut pensionnaire du grand collège des Jésuites de Lyon jusqu'en 1752 ; puis obtint son baccalauréat et sa licence de droit à l'Université de Paris. Le 10 juillet 1781, il fut reçu à l'Hôtel de ville de Lyon comme membre correspondant de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de cette cité. En cette circonstance il prononça avec succès son Discours sur le progrès des connaissances humaines. Il participa au renouveau du «Lycée» qui devint Académie de Nîmes le 20 pluviôse An X (10 mai 1802). Le 20 mars 1806, du fait de ses travaux sur la jachère, il devint membre associé de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Marseille.
S. fut inscrit, avec dérogation, avocat général au Parlement de Dauphiné le 30 novembre 1758. Il refusa en 1768 de siéger au Conseil du Roi comme maître des requêtes. Entre juillet et septembre de la même année, il rencontra Rousseau réfugié à Grenoble sous le nom de Renou. Dans l'affaire de la demoiselle Bon contre le comte de Suze, S. échoua et démissionna de sa charge d'avocat général, le 6 août 1772. Le public avait pris un trop vif intérêt pour l'actrice, et S. pour le comte de Suze et son épouse. Le 8 avril 1789 il fut élu député du tiers-état de la Sénéchaussée d'Aix-en-Provence, et le 17 avril élu à nouveau par la Sénéchaussée d'Arles. Il rejeta ces deux mandats. S. entreprit de nombreux voyages. En 1770 il s'était rendu pour la première fois à Lausanne pour consulter le célèbre docteur Tissot. Contre l'avis de celui-ci, en 1780 il se rallia au magnétisme animal, magnétisa et publia quatre brochures sur ce sujet avant d'être déçu par cette science. En 1790, séjournant chez un ami au château de Gillier près de Romans, il fut menacé par des paysans. A Saint-Rémy-de-Provence, en 1791, sa vie et celle de sa femme furent mises en péril ; ceci explique son émigration à Lausanne de 1792 à 1802. Durant son séjour en Suisse, il fit quelques courts voyages dans son pays d'origine, durant la Révolution, particulièrement près de Saint-Rémy-de-Provence. Grâce à la décision du Sénat, le 6 floréal an X (26 avril 1802), qui permit le retour de nombreux émigrés, il put définitivement résider en son château de Roussan. Le 22 septembre 1803 il publiait son dernier discours : Discours prononcé par le citoyen Servan président du Collège électoral [...] séant à Tarascon. Le 18 frimaire an XII (8 déc. 1803), élu par le Sénat conservateur député des Bouches-du-Rhône au Corps législatif, il refusa pour raison de santé de siéger à Paris."
(source: extrait tiré de J.-F. Lanier, "Michel Servan (1737-1807)", in Dictionnaire des journalistes (1600-1789), accédé le 04.11.2019)
S. est nommé membre correspondant de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon en 1781, et membre associé de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Marseille en 1806.
"En 1781, lors d'un séjour à Lausanne, S. publia sa Première Feuille jetée au vents (D.P.1 463). Les Eclaircissements sur la vie et les écrits de J.J. Rousseau furent publiés en 1783 en plusieurs livraisons dans le Journal encyclopédique ou universel (t. I, II, III, févr., mars, avril). Il publia en février 1789 la Première aux Grands, suivie de la Seconde (avril) puis de la Troisième (nov.).
Une bibliographie partielle des œuvres abondantes de S. a été établie par Rochas et par Brun-Durand ainsi que par Brun-Durand dans Trois Servan (p. 14-21). Il eut son premier succès lorsqu'il prononça, le 21 novembre 1763, à la rentrée du Parlement de Grenoble sa «Mercuriale sur la véritable philosophie». Pour sa célébrité, son «Discours sur l'administration de la justice criminelle», qu'il prononça le 26 novembre 1766, à la rentrée du même Parlement, fut plus déterminant encore. Diffusé en Suisse en 1767, il lui conféra une renommée européenne. Ce texte, partiellement inspiré par le Traité des délits et des peines de Beccaria, le fit connaître des juristes, mais surtout des encyclopédistes et des philosophes. Voltaire le félicita. En 1767 son Plaidoyer dans la cause d'une femme protestante suscita une profonde émotion. Voltaire, à sa lecture le compara au meilleur discours de Cicéron. Le 27 novembre 1769, son Discours sur les mœurs l'éleva au sommet de la gloire. A Grenoble, la foule le porta en triomphe jusqu'à son domicile. En cette circonstance, grâce à Voltaire, il rencontra Mallet Du Pan. En 1773, S. prononçait une des oraisons funèbres de Charles Emmanuel III, duc de Savoie et roi de Piémont Sardaigne. En 1783 dans ses Réflexions sur les Confessions de Jean-Jacques Rousseau, il critiqua la publication de lettres posthumes de Rousseau et la mise en cause de Mme de Warens dans les Confessions. Le plus célèbre de ses trois projets de Déclaration des droits de l'homme et du citoyen est daté du 31 juillet 1789 et fut examiné le même jour à l'Assemblée nationale. Un second projet, publié à Lausanne le 24 août 1789, fut interdit et sa diffusion interrompue par les autorités bernoises. Parmi des œuvres authentiques ou attribuées, publiées en 1789, se détache l'Adresse aux amis de la paix. Celle-ci parut à la fin de la même année à Lyon et à Grenoble, puis réfutée et complétée par des suppléments ; ce qui pose le problème d'œuvres attribuées à S. de 1787 à 1790. En 1795, S. publia : Des assassinats et des vols politiques ou des proscriptions et confiscations et Essai sur la conciliation de l'intérêt et de la justice, relatif aux assignats. Sur les Révolutions et à propos des Essais de Montaigne, S. laissa de nombreuses œuvres posthumes qui furent incomplètement publiées."
(source: extrait tiré de J.-F. Lanier, "Michel Servan (1737-1807)", in Dictionnaire des journalistes (1600-1789), accédé le 04.11.2019)
- 1758 - 1772 Avocat général au Parlement du Dauphiné à Grenoble
- 1780 - 1782 Société littéraire - Lausanne (1772-1783)
- Connaissance: Rousseau, Jean-Jacques
- Connaissance: Saussure, Louis de (1747-1826)
- Connaissance: Loys d'Orzens, Paul de (1705-1784)
- Connaissance: Mallet, Paul-Henri
- Connaissance: Ferguson, James (fl. 1772, 1780-1781)
- Connaissance: Smith, John
- Connaissance: Besson, Frédéric (fl. 1781-1783)
- Connaissance: Tissot, Auguste
- Connaissance: Robertson, J. (fl. 1772)
- Connaissance: Saussure de Morrens, Philippe-Béat de (1745-1827)
- Connaissance: Gillies, John
- Correspondant: Voltaire, François Marie Arouet dit
- Connaissance: Molin de Montagny, Henri de
- Connaissance: Küttner, Carl Gottlob
- Connaissance: Gillies, John
- Connaissance: Deyverdun, Jacques Georges
- Connaissance: La Harpe, Frédéric-César de
- Connaissance: Polier, Henri
- Connaissance: Secretan, Louis
- Connaissance: Constant de Rebecque, Samuel
- Connaissance: Bugnion, Antoine
- Connaissance: Montolieu, Louis, baron de
- Connaissance: Polier de Corcelles, Jonathan
- Connaissance: Saussure, Victor de
- Connaissance: Vernède, Jacques-Barthélemy
- Connaissance: Verdeil, François
- Connaissance: Levade, David
- Connaissance: Bridel, Philippe-Sirice
- Connaissance proche: Charrière [-Saussure de Bavois], Angélique de
- Correspondant: Charrière [-Saussure de Bavois], Angélique de
Bibliothèque de Genève (BGE).
- Livre - Auteur
- , Réflexions sur "Les confessions" de J. J. Rousseau, Paris [i.e. Lausanne] : [H.-E. Vincent], 1783, 225 p.
- , Doutes d'un provincial proposés à messieurs les médecins-comissaire chargés par le roi de l'examen du magnétisme animal, Lyon, Paris : Prault impr., 1784, 134 p.
- , Entretien de Monsieur Necker avec Madame la comtesse de Polignac, Monsieur le baron de Breteil et l'abbé de Vermon, Londres : [s.n.], 1789, 108 p.
- Manuscrit
- , « Sur la sensibilité / Sur la supériorité », in Journal littéraire, Lausanne, 23 juillet 1780, p. 20v-22 [ fiche du manuscrit ]
- , « Sur la sensibilité », in Journal littéraire, Lausanne, 06 août 1780, p. 22v-23 [ fiche du manuscrit ]
- , « Sur les tribunaux des mœurs », in Journal littéraire, Lausanne, 25 octobre 1781, p. 70-70v [ fiche du manuscrit ]
- , « Sur l'imagination / Maison d’enfants-trouvés », in Journal littéraire, Lausanne, 25 novembre 1781, p. 71v-73v [ fiche du manuscrit ]
- , « Sur la loi de Solon contre les neutres », in Journal littéraire, Lausanne, 30 décembre 1781, p. 79-81v [ fiche du manuscrit ]
- , « Sur la gaieté », in Journal littéraire, Lausanne, 12 janvier 1782, p. 83-84 [ fiche du manuscrit ]
- , « Sur le plaisir face au malheur d'autrui », in Journal littéraire, Lausanne, 28 janvier 1782, p. 85v-88 [ fiche du manuscrit ]
- , « Dîner de la Société », in Journal littéraire, Lausanne, 10 février 1782, p. 91v-92 [ fiche du manuscrit ]
- , « Changements aux règlements de la Société / Sur la morale des princes », in Journal littéraire, Lausanne, 17 février 1782, p. 92v-93v [ fiche du manuscrit ]
- , « Sur les manufactures et le commerce à Lausanne », in Journal littéraire, Lausanne, 24 février 1782, p. 94-100 [ fiche du manuscrit ]
- Livre
- , La vie de société dans le Pays de Vaud à la fin du dix-huitième siècle: Salomon et Catherine de Charrière de Sévery et leurs amis, Lausanne : Georges Bridel : Paris : Fischbacher, 1911-1912, 2 vol.
- , Esquisses et découvertes, Genève : Perret-Gentil ; Montreux : Impr. Ganguin et Laubscher, 1971, 117 p.
- Article de revue
- , « Du rôle joué par quelques citoyens genevois au début de la Révolution française », Revue historique vaudoise, n° 16, 1908, p. 171-182, 205-214, 237-243, 265-270, 303-309, 337-344
- Manuscrit
- , Inventaire du Fonds Grenier déposé aux Archives de la Ville de Lausanne (P 224, carton 18, enveloppe 12), travail de séminaire, Université de Lausanne, mai 2014 [ fiche du manuscrit ]
- , La "Société du Samedi" d'Angélique de Charrière de Bavois: étude de la sociabilité lausannoise d'après le fonds Grenier conservé aux Archives de la Ville de Lausanne, travail de séminaire, Université de Lausanne, octobre 2014 [ fiche du manuscrit ]