Reverdil, Elie Salomon François (1732 - 1808)
Fils d'Urbain, secrétaire baillival, et d'Henriette née Merseille.
Epouse en 1785 Elisabeth Julie Nicole, fille de Claude-Olivier-Ferdinand, châtelain de Trélex.
"[R.] montra de bonne heure un goût décidé pour les sciences. Admis en 1747 à l'académie de Genève, il fut consacré en 1755 dans cette ville au ministère ecclésiastique, qu'il n'a jamais exercé. Quelque temps après, il partit pour le Danemark, où il obtint en 1758 la chaire de mathématiques dans l'académie de Copenhague. Ses connaissances étendues et variées le firent choisir deux ans plus tard pour un des précepteurs des princes de Danemark, fils du roi Frédéric V. L'aîné de ses élèves ayant, le 17 janvier 1766, hérité de la couronne sous le nom de Christian VII, le créa conseiller d'état et secrétaire de son cabinet. Fréquemment appelé à aider de ses conseils ce monarque dans l'administration de son royaume, il employa son crédit à préparer l'abolition du servage, qu'il considérait comme le plus grand obstacle à la prospérité du pays. Le comte de Saint-Germain, ministre de la guerre, qui poursuivait le même but, fit échouer cette entreprise par un zèle inconsidéré. Jaloux de l'autorité dont Reverdil jouissait auprès du roi, quelques courtisans parvinrent, à force d'intrigues, à l'éloigner de la cour, 22 novembre 1767. Il se retira alors en Suisse, d'où le comte Struensée le rappela en Danemark lorsqu'il se fut emparé du pouvoir, 1771. La chute de ce ministre, arrivée au bout de peu de mois, entraîna aussi la sienne. Fixé dès lors définitivement à Nyon, il fut nommé par le gouvernement de Berne lieutenant baillival de cette ville 1788. Les devoirs que lui imposait cette charge ne l'empêchèrent ni de cultiver les lettres et les relations de société, ni de se livrer à son goût pour la botanique et l'agriculture. Quand le Pays de Vaud eut conquis sa liberté, il fut membre suppléant de l'Assemblée électorale, février 1798, de la diète helvétique, septembre 1801, de la diète cantonale, 1802, puis du Grand Conseil vaudois, mars 1803. Sorti des affaires publiques le 7 mai 1804, il mourut à Genève le 4 août 1808."
(source: extrait tiré de A. de Montet, Dictionnaire biographique des Genevois et des Vaudois, 1878, vol. 2, p. 353-354)
- 1758 - 1760 Professeur de mathématiques à l'Académie à Copenhague
- 1760 - 1765 Précepteur du prince de Danemark et de son frère à Copenhague
- 1766 - 1767 Conseiller d'Etat et secrétaire du roi à Copenhague
- 1771 - 1772 Conseiller d'Etat à Copenhague
- 1772 - ? Membre du Conseil des Vingt-Quatre à Nyon
- 1772 - 1787 Assesseur à Nyon
- 1788 - ? Lieutenant baillival à Nyon
- 1801 - ? Membre de la diète helvétique à Berne
- 1802 - ? Membre de la diète cantonale à Lausanne
- 1803 - 1804 Député au Grand Conseil vaudois à Lausanne
- Connaissance: Guiguer de Prangins, Louis-François
- Correspondant: Bondeli, Julie
Bibliothèque de Genève (BGE), Papiers et collection Reverdil-Roger.
- Livre - Auteur
- , Struensée et la cour de Copenhague (1760-1772). Mémoires de Reverdil, précédés d'une courte notice sur l'auteur et suivis de lettres inédites, Roger, Alexandre (éd.), Paris : Ch. Meyrueis, 1858, XVI+519 p.
- Livre - Traducteur
- , Fragment sur les colonies en général, et sur celles des Anglais en particulier, Reverdil, Elie Salomon François (trad.), Lausanne : Société typographique, 1778, 181 p.
- Livre
- , Journal 1771-1786, Viani, Rinantonio (éd.), Prangins : Association des amis du Château de Prangins, 2007-2009, 3 vol.
- Manuscrit
- Livre
- Coleman, Patrick et alii (dir.) , Reconceptualizing Nature, Science, and Aesthetics. Contribution à une nouvelle approche des Lumières helvétiques, Genève : Slatkine, coll. Travaux sur la Suisse des Lumières 1, 1998, 271 p.
- , Le Grand Conseil vaudois de 1803: notices biographiques des députés élus en 1803, 1808 et 1813, Chavannes-près-Renens : Cercle vaudois de généalogie, 2003, 237 p.
- Chapitre de livre
- , « Télémaque manqué: Reverdil at Court in Copenhagen », in Coleman, Patrick et alii (dir.), Reconceptualizing Nature, Science, and Aesthetics. Contribution à une nouvelle approche des Lumières helvétiques, Genève : Slatkine, coll. Travaux sur la Suisse des Lumières 1, 1998, p. 147-156
- Article de revue
- , « La Suisse française en 1792. Lettres de Sophie de Laroche, née Guttermann », Revue suisse, n° 21, 1858, p. 243-267, 323-336, 378-389
- , « Ein vergessener Schweizer Aufklärer: Georg Ludwig Schmid », Lenzburger Neujahrsblätter, 1988, p. 110-127
- , « Les "sociétés de pensée" du Pays de Vaud (1760-1790): un bref état de la question », Annales Benjamin Constant, n° 14, 1993, p. 63-73