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« Dîner de la Société », in Journal littéraire, Lausanne, 10 février 1782, p. 91v-92
<91v> Assemblée du 10e Fev.
Dîner dans la Salle de la BibliothèqueSans Président ni Secretaire, parce qu’il
n’y fut question que de bien dîner.
Ce Repas avoit été proposé lund dans
l’Assemblée précedente par Mr De Servant
& tous les Membres ayant saisi cette idée
avec empressement, Mr Constant voulût
bien se charger de le commander à 16 batz
par tête, sans le vin, dont chacun des Convives
fournit sa portion; Ce qu’on a crû devoir
consigner icy, pour qu’on puisse s’en authorizer
à l’avenir, pour avoir quelque fois de pareils
Dîners Philosophiques: Celui cy fût fort gai,
& on proposa d’y porter à la fin quelques
Santés générales, ce qui fût unanimément
accepté; On auroit commencé par celle de
La Prosperité de la Ville de Lausanne & de
M. H. S. du Deux Cent qui nous ont gracieusemt
donné cette Salle & celle de la Bibliothèque
si on ne devoit pas avoir bientôt un Dîner
public, où Mr le Maisonneur sera invité.
On se contenta donc dans celui là de boire à
La Prosperité de la Societé Littéraire & de la
Bibliothèque 2° Celle du Fondateur et
Restaurateur de la Societé; Lesquelles deux
devront, par resolution unanime, être toujours
portées dans tous les Repas de la Societé.
On envoya le reste du Vin aux Pauvres de l’Hôpital.
<92> Comme il etoit tard quand on quitta la
Table, On ne voulût pas entamer l’examen
de la Question du jour & elle fût
renvoiée à l’Assemblée suivante.
Mais 1 mot biffure il restoit 1 mot biffure quelques
les instans qui restoient encor avant 6 h.
furent agréablement remplis par une
Lecture que Mr De Montolieu voulût bien
faire d’une Traduction en Vers du
Pervigilium Veneris & de la 4e Ode
d’Horace.
Mr Levade en donna ensuitte une en
Prose d’un Morceau de Tristram Shandy
sur les Amours de la Veuve Wadman
& de l’Oncle Toby, où quelques longueurs
ne font que mieux ressortir nombre de
traits de naïveté & de finesse sur les plus
douces emotions du Coeur.
La Societé se reünît à souhaitter qu’Horace
& Sterne pûssent occuper tout le loisir de
ces deux Traducteurs. Le prémier pour nous
être donné tout entier en Vers Francois de
cette espèce, & le second pour être reduit
dans son Tristram à 2 ou 3 Volumes au plus
aussi bien choisis & rendus que le Morceau cy dessus.
