Transcription

Société littéraire de Lausanne, « Sur l’éducation des jeunes et des enfants », in Journal littéraire, Lausanne, 11 février 1781, p. 39v-40

11e Fevrier<39v> Assemblée chés Mr de Morrens. Sect Saussure de M.

QuestionComent faut il s’y prendre pour connoitre et pour dévelo=
per les talens des jeunes gens?

S’il faut comencer l’éducation des Enfans par cultiver leur
memoire et coment il faut la cultiver?

Ces deux questions que l’on a trouvé bon de reünir ont
produit deux mémoires; l’un, de Mr Vernede, lequelqui s’est at=
taché à la première question, l’autre de Mr Gillies qui s’est
occupé de la seconde.

Mr Vernede définit d’abord le talent. C’est dit il une apti=
tude naturelle pour certaines choses d’où resultent la capa=
cité et l’habileté dans l’execution.

Le talent ainsi que le genie nait avec nous, mais il ne
faut pas les confondre, le genie est plus intérieur, le talent
appartient plus particulierement à l’execution.

(peut etre on pourroit dire que leur difference n’est que dans
le degré, le genie et le talent sont des choses de même
espèce, où la difference est du plus au moins)

«4 caractères recouvrementIl ne faut pas non plus confondre les talens avec les qualités
Celles ci constituent le carractère d’une persone, les talens en
font l’ornement.»

Le talent est donc une aptitude naturelle pour certaines
choses qu’il s’agit d’exécuter.

Après cela l’auteur done la division des talens, les talens agré=
ables
, de la danse du chant &cc, les talens utiles, celui de la
guerre du comerce &cc.

Il en indique un troisieme ordre ceux qui reunissent l’agréable
à l’utile
, il met au premier rang le talent d’ecrire et celui de
parler.

Il passe ensuite à la recherche des moïens propres à découvrir
dans les Enfans les talens inconus dont ils peuvent être doués.

Premier moïenRechercher ce qui est requis pr reussir dans
un art agréable, ou pr se bien acquiter d’une profession utile
et examiner si ce requis se trouve dans l’Enfant que l’on
voudroit y destiner
.

Il done des exemples tirés de differentes professions, de celle
d’un Orateur, d’un negotiant d’un Poëte &cc.

Il insiste sur la necessité de cet examen pour prevenir les
fautes que comettent si souvent dans l’education les Pères et
les Instituteurs qui prenent le gout pour le talent.

<40> Second moïen. «Instruire un Enfant de ce qui’est requis pr reussir
dans chaque art et dans chaque profession, et lui exposer clairement
le pour et le contre les difficultés et les agrèmens, les inconveniens
et les avantages de tel art ou de telle profession pour lesquelles on
lui a reconu une aptitude naturelle
»

Mr Vernede done encore de nouveaux exemples qui demontrent l’utilité
de cette pratique, et la force de ce moïen pour prevenir les inconve=
niens d’un choix precipité, et toutes ces disparates qui dans
les diverses vocations que l’on embrasse, choquent le bon sens
croïsant les vuës de la nature et preparent tous les desordres et
les maux qui affligent la societé.

Etendue
intégrale
Citer comme
Société littéraire de Lausanne, « Sur l’éducation des jeunes et des enfants », in Journal littéraire, Lausanne, 11 février 1781, p. 39v-40, cote BCUL, Fonds Constant II/35/2. Selon la transcription établie par Damiano Bardelli pour Lumières.Lausanne (Université de Lausanne), url: http://lumieres.unil.ch/fiches/trans/1314/, version du 20.02.2024.
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