Transcription

ALBUM 

<[1v]> Mon Pere, apres la Vente de sa Terre & Château d’Hermenches, s’était réservé la Célèbre Boiserie qui se trouvait dans la Chambre a diner que mon Pere transportat avec beaucoup de peine et des fraix dans son Château de Mézery replacée dans sa Chambre a diner devant omettre quelques panneaux Insignifiants qui ne trouvaient pas leur Place, et conviat le 5 Sepbre 1809 des Parents à un diner pour l’inaugurer. Les Invités furent les Gentils de Langalerie (du Jardin), Corsy du Château de Lutry, de Constant Sel [Samuel?] allié de Galatin (mère du général Victor). Il y a environ 50 ans qu’elle fut peinte par un artiste nomme Daleberg. Dirigé et grouppé les Personnages par M^r Hubert de Genève. Parmi les Personages figurant sur la Boiserie, mon Pere en a encore connu plusieurs, frappant de ressemblance ce qui donnait beaucoup de valeur a cette Boiserie, ce qui permit aux Parents ou Amis de venir en prendre des copies.

Extrait du Journal de mon Père      V. de CR

Mon Pere, apres le diner a reçu les felicitations de ses Parents d’avoir pu conserver cette boiserie malgré la révolution du canton de Vaud.

J’avais composé cet Album à l’aquarelle tachant autant que possible d’imiter ces panneaux, pour etre agréable à mon Pere, afin que si Elle venait a se détruire Il en restât encore ce Souvenir.

Lire l’ouvrage du Conseiller François Tronchin de Bessinge 1704-1798, avec ses portraits, grand ami de Voltaire, Proprietaire des Délices près Geneve.

<p. [1]>  Esquisses de la Boiserie de Mézeri.
transportée du Château d’Hermenches en 1809.
par le B^on Auguste de Constant Rebecque.
ci-devant Seigneur d’Hermenches.

Ces Panneaux ont été peints par le Célèbre Dalberg qui les a éxécutés sur la demande de M^r le B^on David de Constant Rebecque Seigneur d’Hermenches & Villars Mendras, &c. Maréchal de Camp en France. Ils représentent les parents et amis Intimes qui se réunissaient pendant quelques Mois de l’Eté au Château d’Hermenches, et chaque Personnage est un Portrait très ressemblant & groupés dans leurs occupations favorites par Mad^e de Corcelles parente et amie de la Famille née de Saussure de Bavois.

Fecit par V^r de C.R. Juin 1851.

<p. [1v]> [...]

<[2r]>  Le château d’Hermenches qui avait été vendu par notre Père Puis rachetté, & habité quelques mois après son mariage, et dégouté des Dégats & déprédations pendant et après la révolution des Bernois & Paysans fut degouté de cette Terre (que son Pere affectionnait particulièrement pour la Chasse, Peche et venir s’y reposer dans cette belle Contrée des fatigues militaires, & des grandes Villes) mon Pere la revendit a la famille Joyet & se fixant au Château de Mesery pour se rapprocher de son beau Pere M^r de Polier habitant a Vernand) Aujourdhuy en 1876, Le château d’Hermenches appartient à la famille Fiaux, & la belle Ferme vis à vis qui en faisait partie a brûlé il y a deux ans.   V. de C.R.

Fait cette Course à Hermenches par Montherond Villars-Mendraz, Hermenches Corcelles en famille avec mon Beaufrère mes deux Meres, mon Epouse & ma fille Mina le 28 Juillet 1876.
[...]

<p. [2]> [Croquis n° 1, cote MHL I.194.K.1.1 © Musée historique de Lausanne]

Boiserie à l’Entrée de la dite Chambre à l’Extérieur. Ce même fusil de mon grand Père (encore à pierres) est pendu dans ma chambre à l’Elysée et plus tard à Hauterive.  V. de C. R.

<p. [2v]> Biographie.
du Panneau ci-dessous.

Sur la Porte d’Entrée est representé le rivage de la Mer dans les Environs d’Amsterdam. Un Vaisseau dans le fond dont s’est détaché un Canot, que des Mariniers font avancer à grand peine. Sur la Plage on voit M^r d’Orge Forestier de Cully sortant d’un Bal costumé, ou il avait Enlevé (de bon accord sans doute) une riche et Belle Hollandaise, tous deux déguisés en Vilageois. Mais le Remords parait saisir la Demoiselle qui pleure Parents et Patrie. Son ami l’Embrasse et cherche à la consoler. L’Amour fit le reste, et l’on peut croire qu’il y reussit, puisqu’ils arrivèrent mariés à Lausanne. Laissons les dans la Lune de miel pour nous occuper du Tableau suivant.

De ce mariage il y eut des Enfants qui prirent le nom de leur Terre appellée de Waalwyk. C’est sous ce nom qu’ils furent particulièrement connus de notre famille; mon Oncle de Villars était fort lié avec lui, et j’ai encore connu à La Haye son fils le dernier du nom.

<p. [3]> [Croquis n° 2, cote MHL I.194.K.1.2 © Musée historique de Lausanne]

<p. [3v]> Sur la verte pelouse nous voyons une Halte de Guerre (qui doit avoir eu lieu en Corse France dans le midi. Ou en Corse ou le B^on de Constant d’Hermenches a assiste aux deux expéditions et s’y est très distingué, et reçu l’ordre du Merite Militaire) Dans un clair Ruisseau entouré d’ombrages plusieurs bouteilles prennent le frais. Sur une blanche Nape, étalée sur le Gazon reposent un Jambon et autres comestibles, verres et carafons; Autour de cette table Improvisée sont réunis plusieurs Officiers. D’abord un Grand Cordon bleu qu’on présume être un des Messieurs d’Aubonne. Il tend à un des Mérolles placé près de lui et debout un verre de vin rouge. A côté du grand Cordon l’un des Mess^r de Chapelle qui parait manger de bon Appetit, ainsi qu’un sien frère son voisin de table penché à demi sur la Table; l’autre frère de Mérolle d’une charmante figure regarde M^r d’Hermenches debout derrière lui se versant rasade; Enfin le Brigadier de Loÿs de Middes  (mort de M^r d’Orsens le 14 août 1802, le meilleur ami & parente de M^de de Charrière) bien établi la serviette sur les genoux, parait savourer avec Joie, les agrémens de cette réunion, et le Mérite du Jus de la Treille. Un autre Officier Inconnu & tournant le Dos semble chercher quelqu’objet. Une Tente & plusieurs soldats, & mulets sont au fond de ce tableau rempli de vie et de Verité.
Et sur le devant est assis très gravement et d’un air résigné le Chien Kis , près de la table des Officiers attendant avec soumission quelqu’os à ronger.

<p. [4]> [Croquis n° 3, cote MHL I.194.K.1.3 © Musée historique de Lausanne]

<p. [4v]> Nous aperçevons à gauche une chèvre aux pieds crochus, grimpant sur une Eminence, puis voici venir une scène Empruntée dit-on au Roman fort ancien de la Belle Maguelone.

L’Inconnue qui joue son rôle, couchée sur le gazon auprès d’un Vert Bocage parait sommeiller sous la garde de ses Moutons, houlette et Chaperon sont près d’Elle. Le Prince de Ligne, ami de M^r d’Hermenches est déguisé en Pierre de Provence, autre personage du Roman, assis derrière la Bergerette, il se fait d’autant moins de scrupule de soulever le Voile qui couvre ses Appas, que la belle Maguelone se garde bien d’ouvrir les yeux, ni de punir cet Audacieux Larçin. Laissons le Noble Prince éveiller sa Bergère pour nous trouver au Tableau qui suit.

Armoiries du Prince copiées de son cachet. Toison d’or [armoiries dessinées]

voir mon Livre du royaume des Pays Bas ou se trouve la généalogie des d’Aremberg d’après l’année qu’ils vont a Mezeri. Ce devrait etre celui allié aux de Constant. Il était né en 1803 et son grand Père sur la Boiserie serait le Prince Charles né en 1735 et visitat Voltaire a Ferney, visitant mon gd Père au Bois de Vaud

Le 27 Aout 1832 arriverent au Château de Mezeri le Prince de Salm, Le Prince & Duc de Croÿ et leur Famille et le Prince de Ligne. Ayant appris que son Grand Père figurait sur notre Boiserie auprès d’une Bergère, mon Père se fit un plaisir de la leur montrer, ce qui provoquat l’hilarité de sa societé. Ils venaient d’un voyage, s’arretant a Lausanne qq jours avant de rentrer en Belgique leur Patrie. Notre famille, surtout mon g^d Pere et mon oncle de Villars etaient tres liés avec ces Familles.

<p. [5]> [Croquis n° 4, cote MHL I.194.K.1.4 © Musée historique de Lausanne]

<p. [5v]> Dans le Bois d’Hermenches, au bas de la prairie, se promene la brillante societé, allors réunie au Château. Une Dame élegante jouant de l’Eventail est en conversation avec deux Cavaliers. Monsieur d’Hermenches en grand Uniforme de Général Capitaine des gardes Hollandais fait l’aumône à un Vieillard courbé sous les Ans. Une petite fille jolie Brunette un bouquet à la main est la fille de la Marquise de Gentils sœur de M^r d’Hermenches. Elle Epousa plus tard M^r Crousaz de Corsier. Un homme le bras en l’air parait montrer un Objet, un autre à ses côtés armé d’une Lunette longue vue, éclaircira le sujet. Une grande femme en mantille noire est en conversation avec eux. Madame d’Hermenches est assise près de la sur un Banc, au bout duquel sa petite fille de 3 à 4 ans joue avec un Oiseau . Au bas de la prairie est une vieille femme qui bèche la terre.

M^de Verdeil la mère qui dirigeait la maison de mon Grand Pere et l’avait accompagné en Corse , et plus tard chargée de la surveillance du château d’Hermenches, ou Elle avait son appartement et y percevait une Rente. Elle vint encore a Mezery revoir la boiserie de Mezery ayant assisté à la pose de tous les Personages à Hermenches. Elle est décédée a Cour ds sa campagne de Montherond.
Elle est décédée 10 janvier 1841, très agée. Son mari & fils etaient Docteur Medⁿ.

<p. [6]> [Croquis n° 5, cote MHL I.194.K.1.5 © Musée historique de Lausanne]

<p. [6v]> A l’angle près de la fenêtre de gauche on vois M^r Juste de Constant frère de M^r d’Hermenches, & Père du Celèbre Benjamin membre de la Chambre des Députés a Paris, pêchant à la ligne dans la grande Pièce d’Eau au bas de la Prairie près du Moulin. nommé Fuuïnel.

Il parait que Juste de Constant habitant le Désert (ou Beausoleil) dans ses Semestres, venait visiter son Frère Samuel auquel il avait loué la Chablière, dans des costumes assez négligés. Ces deux propriétés étant contigues, et jointes par des Bois, Juste de Constant les traversait en suivant les sentiers qu’il y avait tracés.

En lisant le Journal maritime du 3^e voyage de Chine 1^er cahier de l’année 1789 de son neveu Charles de Constant se représentant en imagination de son vaisseau les faits & gestes de sa famille. Il dit entr’autres "Je vois mon oncle (Juste) descendre du Bois. Il était en grande robe de Chambre bleue galonnée sur toutes les coutures avec deux grandes épaulettes d’or" Ce qui me prouve que c’était souvent son costume habituel et négligé, et qu’on aura voulu aussi le representer pechant dans cette même robe de chambre ou soutane dans la Boiserie.

<p. [7]> [Croquis n° 6, cote MHL I.194.K.1.6 © Musée historique de Lausanne]

<p. [7v]> C’est l’une des filles Joyet et délicieuse figure de Madone. Elle est debout, un Enfant dans ses bras. Elles étaient 4 sœurs tout aussi belles, et quand arrivaient au Château d’Illustres Etrangers, on se faisait une Joie de les mistifier, et à cet effet, on habillait Elegamment les filles Joyet, on leur mettait des gants, on les plaçait sur des fauteuils au salon, tout en leur recommandant le silence, Et si les Amateurs prenaient une haute idée de la beauté des Femmes suisses, ils avaient aussi un Echantillon de leur gaucherie.

L’enfant serait d’après Mme de Pückler née de Constant une grande tante du fermier qui habiterait maintenant le Château d’Hermenches / communiqué le 22/11/18.
Aline Joyet femme de chambre à Hauterive auprès de ma g^d mère de Constant.
[signé] R. de CR   22/11/18

<p. [8]> [Croquis n° 7, cote MHL I.194.K.1.7 © Musée historique de Lausanne]

<p. [8v]> A droite près de la Fenêtre on voit le Peintre Dalberg qui séjournait au Château pour peindre la Boiserie, et qui aidé des Conseils de Madame d’Aubonne, Elle même Excellent Peintre, et qui avait groupé la plupart des sujets. Dalberg réussit à souhaits. Il est assis devant son Chevalet, ou repose le portrait de la Générale née de Saussure Bercher mère de M^r d’Hermenches. Ce peintre avait une fort jolie femme, il était jaloux, et ne s’en séparait jamais. Elle est ici placée vis à vis de lui. De côté au fond du tableau est l’Ouvrier qui broye les couleurs. Près du Peintre est M^de d’Aubonne qui parait lui tendre un Portrait pour l’examiner et qui doit répresenter le Bourguemaitre de Seigneux . Une Dame derrière le Chevalet est Madame d’Hermenches née de Seigneux, 1^re Epouse de M^r le B^on Constant d’Hermenches. Elle était fille de Bourgmaitre de Seigneux ayant un grand talent de comedie.

<p. [9]> [Croquis n° 8, "Daleberg bixit", cote MHL I.194.K.1.8 © Musée historique de Lausanne]

<p. [9v]> Nous arrivons ensuite au présent panneau qui nous montre le Vieux Célibataire Saussure de Boussens Chasseur déterminé seul en Avant, le fusil sur l’Epaule, il est suivi d’une Meute de 10 Chiens sans compter 2 petits Lanceurs courant entre ses Jambes, et qu’il sortait de son Charnier pour animer les Autres; suit le Baron de Saussure Berchier, le fusil d’une main, Gesticulant de l’autre, Appelant la Chasse à pleine voix: Elle ne se fait pas attendre, mais si parfois Les chiens courants faisaient la sourde oreille, ou dégoutés par une mauvaise chance, on entendait répéter aux Echos d’Alentours sa phrase favorite. "Kriminidi que le D…. t’emporte"

Lisez dans le Journal de Lausanne n° 7 du 5 février 1791 ds les Morts: La mort de Noble Henri Albert de Saussure, Seigneur de Boussens Conseiller & Citoyen de Lausanne, âgé de 82 ans & 6 mois.

<p. [10]> [Croquis n° 9, cote MHL I.194.K.1.9 © Musée historique de Lausanne]

<p. [10v]> Jean Huber né à Geneve en 1721 mort à Lausanne en 1786. Il aimait les oiseaux, ce qui le prouve en tenant dans sa main un Faucon prisonier pour le lacher à tems voulu pour la Chasse.

Nous arrivons à la Chasse au Faucon, tous les Chasseurs à cheval. Le Marquis de Gentils Langalerie Beaufrère de M^r d’Hermenches ouvre la marche. Mad^e d’Aubonne  le suit tournant le dos amazone Jaunâtre (costume d’homme) puis ensuite M^r Sinner de Balaigue en habit rouge; Mad^e de Saussure de Berchier robe bleue qui sans doute a perdu son Chapeau, la marquise de Gentils jolie femme et charmant costume plume blanche sur son chapeau, puis le fameux Découpeur M^r Huber  (de Genève) Le Faucon sur le poing. Un peu de côté derrière son cheval est un jeune Chasseur à pied qui parait ternir une petite chaine attachée peut être à la patte du faucon prisonnier. Un peu plus en arrière est un Domestique en Livrée.

Lisez dans le Voyage historique & littéraire dans la Suisse occidentale, tome II, page 267, de 1781.
(Note) A une lieue de Moudon sont le village & le château de Luçens situés sur un rocher très élevé. Ce château était autrefois la demeure des Evêques de Lausanne pendant la saison de la Chasse. On prend des faucons sur les roches qui l’environnent, quelques chasseurs font métier de les dresser, & les vendaient chez l’Etranger. Cette chasse était inconnue en Suisse. Il n’y avait que les Baillifs, & les Seigneurs de terres, dans l’étendue de leurs Jurisdictions qui chassaient par tolerance du gouvernement toute l’année. Et la terre d’Hermenches & de Villars Mendras étant de ce nombre & cathégorie, cela explique la Chasse ci-dessous. Lorsque M^r le Bon de Constant Rebecque voulait procurer ce plaisir à ses amis & relations de France & de Suisse pendant ses courts séjours dans le Pays.

<p. [11]> [Croquis n° 10, cote MHL I.194.K.1.10 © Musée historique de Lausanne]

<p. [11v]> Au dessus de la Glace en suivant est un Groupe délicieux. Les femmes du Château prennent un Bain. L’une en avant joue dans l’Eau avec le Chien Kiss favori de sa Maitresse, trois jeunes filles plus en arrière Batifollent Ensembles. La beauté des formes, le charme des figures, la transparence des Voiles qui les couvrent à peine, ne laisse rien à désirer à l’œil le plus friand. Ce groupe est digne du pinceau de Greuze.

<p. [12]> [Croquis n° 11, cote MHL I.194.K.1.11 © Musée historique de Lausanne]

<p. [12v]> Le tableau faisant suite à la Glace est le Concert. Autour d’une table sur laquelle reposent de petits chevalets pour la musique est assise en face et dans une Elegante toilette cette même Dame d’Aubonne, dont on n’aperçoit à la Chasse que le dos avec le costume le moins flatteur, un cahier de musique à la main, Elle parait chanter. Gualtieri artiste distingué pour la flûte est à ses côtés, suit le sindic Turretini  (de Genève) 2^d Violon; M^r Crousaz surnommé Crousaz la Basse, puis le fameux Pugnani premier violon du tems (le Paganini d’alors) M^r Polier de Corcelles  (sa veuve décedée en 1800) debout derrière la séduisante Veuve qui depuis fut sa femme parait charmé de ses accents.

M^elle de S^t Cierge herita de ses Papiers & plus tard sa nièce M^de Theodore Carrard née Augusta de Bettens qui les a malheur^t brûlées parce que ayant aidé à notre g^d Père a grouper les personnages de la Boiserie de Mezery: on aurait pu y retrouver les noms des personnages des 2 panneaux inconnus.

voir Journal de Lausanne, 23 mars 1793, n° 12

Le Père de M^r de Polier ci-dessus était M^r Antoine de Polier de S^t Germain Bourguemaitre au C^l de Lausanne recut en cadeau de LLEE de Berne de la médaille de Hedlingen pendant à une chaine d’or pour la porter en sautoir, decoration rare avec une lettre flatteuse.

Journal de Lausanne 24 aout 1793, n° 34. Pour le Colonel de Polier établi à Calcutta aux Indes.
Journal de Lausanne 7 X^bre 1793. Mort de noble Dame Jeanne françoise Gégnillat Veuve de noble & généreux George de Polier, en son vivant Colonel au service de Hanovre (c’était celui qui demandant ds cette ville une lettre a la Poste avait oublié son nom.) Il était un des 23 Enfants

<p. [13]> [Croquis n° 12, cote MHL I.194.K.1.12 © Musée historique de Lausanne]

<p. [13v]>/ Le petit panneau à côté est Melle Saussure de Bavois qui fut plus tard la Générale de Charrière que toute la Societé appelait ma Tante court les Bocages avec son ami M^r d’Orges décedé en 1790 au printems. Il habitait à Cour sous Lausanne.

Mort de M^r de Charrière G^al en 1792. La générale qui possedait Rosemont est décedée en 1817. Elle possedait une maison rue de Bourg n° 18 que mon Père a achetté de son Hoirie en 1817.

<p. [14]> [Croquis n° 13, cote MHL I.194.K.1.13 © Musée historique de Lausanne]

<p. [14v]> Vient Ensuite un couple vraiment superbe qui danse une Allemande figurée. A droite un jeune Musicien d’une main joue de la petite flûte, et de l’autre du tambourin. A ses côtés une Jeune fille regarde les Danseurs d’un Œil moitié curieux, moitié malin. A droite est un autre couple assis sur un Banc. Le Jeune homme joue du Galoubet, et la jolie Blonde a un air de Contemplation et de béatitude. Les noms de tous ces personnages nous sont demeurés Inconnus, malgré les recherches et informations prises auprès de personnes qui ont encore vécu de ce tems là et connu les principaux personnages qui figurent dans la Boiserie.

<p. [15]> [Croquis n° 14, cote MHL I.194.K.1.14 © Musée historique de Lausanne]

<p. [15v]> Le présent paneau comme le précedent est demeuré Inconnu, ou se voit assise sur la coudrette une Elégante Bergère; Un Berger digne d’Elle est amoureusement à demi couché à ses pieds. Des moutons et une Vache forment le fond du Tableau. Un jeune Pâtre caché à demi derrière sa bête éxamine le Jeune Couple. Puis un chien Emblême de la fidélité

[ajout d’une autre main au crayon (R. de CR?)] Est-ce Mme de Brionne V. notice de V. de C.R. dans "La Femme au 18e siècle" par Edmond et Jules de Goncourt, 1887, page 56/57 et Mémoires de Mme de Genlis.

/<p. [16]> [Croquis n° 15, cote MHL I.194.K.1.15 © Musée historique de Lausanne]

<p. [16v]> Dans le quinzième Tableau est Mad^e Steiguer Bernoise fort belle femme. Costume Espagnol, manches tailladés dansant peut-être un fandango. Les bras en l’air s’accompagnant du tambour de Basque.

<p. [17]> [Croquis n° 16, cote MHL I.194.K.1.16 © Musée historique de Lausanne]

<p. [17v]> Le grand Paneau formant les portes du buffet de service représente le Théâtre de Mon Repos Campagne près de Lausanne qui appartenait allors au Marquis de Langalerie (de Gentils) qui avait autorisé son beau frère d’Hermenches a établir ce charmant Théâtre dans les Combles des deux maisons. C’est là que furent représentés sur la prière de Voltaire à son ami d’Hermenches, plusieurs de ses Tragédies entr’autres les Sÿthes qui joué sur le Théâtre de Mon Repos en 1757 (Date de la Boiserie) sur le Manuscrit, ne fut donné à Paris que dix ans après celle dont la dernière scène est ici représentée est Zaïre l’une des plus belles Œuvres de Voltaire. Les personnages M^r d’Hermenches Orosman, sa première femme Zaïre, M^elle Catherine Crousaz de Prélaz Fatime; Cette Tragédie fut jouée avec une Verve et un Naturel remarquable; Voltaire sur son fauteuil s’était placé dans la Coulisse ou devait tomber Zaïre, et comme il avait de la sourdité, il s’était avancé peu à peu Involontairement pour mieux entendre, lorsqu’Orosmane parait ayant d’une main le billet de Nerestan et de l’autre le poignard. Le Célèbre Tragédien ravi, et toujours avançant, se trouva en avant de la Coulisse au moment ou Zaïre poignardée devait y tomber. Ce qui fit presque manquer le coup de Théâtre...
On assure que lorsqu’Orosman dans une de ses dernières scènes avec Nerestan dit cette phrase "Ou suis-je donc Grand Dieu?!"  un mauvais plaisant s’écria à demi voix "Seigneur dans le Grenier du maitre de ces Lieux!!"

<p. [18]> [Croquis n° 17, légende "Theâtre de Mon-Repos près Lausanne"/ "peint par Dalberg 1757", cote MHL I.194.K.1.17 © Musée historique de Lausanne]

<p. [18v]> [ajout au crayon, main tierce (R. de CR?)] V. notice de V. de C.R. ds "La femme au 18e siècle" 1887 page 55.

Madame de Champcenetz voir ce nom sur le J^al le Correspondant, page 97 ou l’on parle du Comte E: de Sabran.

A droite dans le Paneau suivant faisant pendant à celui de Mad^e Steiguer, est Mad^e Pater très belle et riche Hollandaise. Après la mort de son mari elle fut amenée à Paris, par suite d’une Intrigue de Cour on voulait lui faire remplacer Mad^e Dubary. Celle ci s’en douta et lui fit Epouser M^r de Chanceney (Champcenetz). Elle était fort en relation avec M^r d’Hermenches. On la voit ici la tête légèrement inclinée; les bras Etendus, une guirlande de fleurs les réunit. Elle éxécute une Danse du tems et se dispose à pirouetter. Son visage, sa taille sont parfaits. Le Vieux Comte de S^t Priest qui l’avait vue jadis (Dernier Ambassadeur de Louis XVI, en Turquie), et qui dinait à Mézery la reconnut de suite, et s’écria. Ah! c’est bien Pauline!...

(1894) Livre du Chev^r de Boufflers & Cesse de Sabran 1788-1792 par Croze, on y lit M^de de Champcenetz ou l’on jouait chez elle la comédie.

on lis dans les memoires de la Baronne d’Oberkirch publies par le C^te de Montbrison ce qui suit     Tome I. page 379.
"Nous avons vu à Paris un charmant échantillon de la beauté hollandaise dans Madame de Niewerkerke [Niewenheim], d’abord conne sous le nom de M^me Pater. Elle fit révolution à la fin du règne de Louis XV, et vit tous les hommes de Paris à ses pieds. Elle faillit épouser le Prince de Lambese, de la Maison de Lorraine, rien de moins, et finit par choisir M^r de Champcenetz. Mais c’était bien la beauté la moins hollandaise possible, de petites mains, de petits pieds, une physionomie piquante avec de beaux traits."

<p. [19]> [Croquis n° 18, cote MHL I.194.K.1.19 © Musée historique de Lausanne]

<p. [19v]> Au dessous de la Glace, et sur le devant de Cheminée est peinte M^elle Buchet Gouvernante de Maison, son minois agaçant, un doigt sur la bouche, un violon de l’autre main qu’elle parait tendre à un Inconnu fait présumer qu’il était amateur de ses charmes.

<p. [20]> [Croquis n° 19, signé "V^r de C R.", cote MHL I.194.K.1.7 © Musée historique de Lausanne]

[...]

<p. [28]> [Croquis n° 20, signé "V.C.", daté "1851", petit "a" situé entre les deux premières fenêtres de gauche du premier étage, cote MHL I.194.K.1.20 © Musée historique de Lausanne]

Château d’Hermenches. (près Moudon)
possédé par M. Crousaz des Galittes en 1675 

(a) Chambre ou se trouvait la Boiserie.
Facade sur la rue du Village.

4 Juin 1764 Le Colonel Constant de Rebecque avait donné 50 Ecus blans pour établir les orgues dans l’Eglise de Moudon. / visité le [lacune] avec Adrien & Clara
[visité] le 23 7^bre 1864 avec le Général, sa sœur Annette de Constant R., Clara & moi.
En 1712 mourut Albert Crousaz laissant à sa fille M^de d’Eyverdun le château d’Hermenges.
[...]

<p. [29]>[Croquis n° 21, signé en bas à gauche "V.C", cote MHL I.194.K.1.21 © Musée historique de Lausanne]

Vue du Château d’Hermenches.
acquis en 1732 de Made Louis d’Eyverdun fille de Mr Albert Crousaz decédé sans fils.

habité par mes Parents au commencement de leur Mariage en Aout et Septembre 1801.
[...]

<p. [31]> [Croquis n° 22, légende "MEZERI BELLECOUR.", initiales en bas à droite "LM", petit "b" situé entre les deux premières fenêtres du rez depuis la gauche, cote MHL I.194.K.1.23 © Musée historique de Lausanne]

Campagne appartenant à M^r de Constant d’Hermenches.

b. Chambre ou la Boiserie a été transportée. en 1809. [...]