Transcription

Société littéraire de Lausanne, « Sur la sensibilité et la force de l’âme, par J. Polier de Corcelles », in Mémoires lus à Lausanne dans une Société de gens de Lettres, Lausanne, [26 avril 1772], p. 81-90

Memoire sur la sensibilité.
Par Mr De Corcelles

L’Existence presente de l’homme, n’est qu’un Equilibre
de Biens et de maux. Le mal se trouve constamment à côté
du bien, et le bien à côté du mal. C’est une vérité sentie dans
tous les tems, et répettée dans tous les siecles: Je ne la rappelle
Aujourd’hui, que pour l’appliquer à l’une des qualifications
morales de nôtre être; qui la manifeste peut être le plus
incontestablement.

Je veux parler de cette sensibilité du cœur, source de tous
ses plaisirs, comme de toutes ses peines, qui vient alternativement
répandre son beaume délicieux, et distiller son poison amer
sur toutes les sensations qu’il éprouve.

Il est assés difficile de réussir, à bien définir la sensibilité:
J’essaïerais cependant de le faire , en disant; Que nous enten=
dont communément par là, cet attribut Phisico-moral, dont
est susceptible la nature humaine; Par lequel, l’homme, etant qu’il se
trouve composé d’un corps et d’une Ame, est rendu plus ou
moins capable de recevoir, et de s’approprier avec promp=
titude et mobilité, toutes les impressions résultantes des
differentes sçituations, successives, ou cumulées, que subissent
les objets de ses affections. C’est ainsi qu’une femme sensible
ressentira, comme si elle était malade elle même, la maladie
de l’homme qui lui est cher.

On demande, si cette sensibilité du cœur, admet comme
compatible dans le même sujet, la véritable force de l’Ame?
Nous faisons consister celle ci dans la grandeur, la Noblesse,
et l’importance des objets, que l’homme d’Ame forte, se propose
pour bût, à les envisager toûjours relativement à sa position
<82> position; Dans sa perseverance à suivre constamment et avec
dignitié de choix, les moïens les plus efficaces pour y parvenir; Et sur
tout dans ce courage de fermeté qui le rend superieur aux événemens
et lui fait surmonter tous les obstacles, par lesquels sa marche hardie
ne peut manquer d’être sans cesse contrariée.

Si cette femme sensible, que nous venons de voir souffrante,
est en même tems une femme forte; Au lieu de se laisser abattre
par la maladie de son ami, et par la Sienne propre qui en est
la suite, elle redoublera d’activité, pour lui prouver tous les
soulagemens necessaires; Elle se consacrera toute entierre à
lui rendre le bien être et la santé. Vouloir le bonheur de ce
qu’on aime, est un bût aussi noble, qu’il est interressant. La
femme sensible et forte saura faire celui de l’homme qu’elle
cherit, au dépens du sien même.

Dans ce Cas ici la sensibilité, loin de nuire à la force
de l’Ame, vient au contraire l’exciter.

J’observe encore que la sensibilité, quel que soit son degré,
quel qu’en soit l’objet, se trouve plus dans la nature de
l’homme, et par consequent est plus ordinaire que la force
et la fermeté de l’Ame
. En échange, on peut se donner
Jusqu’à un certain point celle ci. Vainement nieratentera-t’on de de
se créer de la sensibilité; Elle est toûjours naturelle et
innée chés les hommes qui en sont partagés: Ceux qui
n’auraient point du tout de sensibilité, s’il en est de Tels,
ou plûtôt, qui n’en possedent qu’une portion bien faible,
peuvent quelque fois la simuler, la jouer, mais jamais
l’acquerir.

La force d’ame peut être naturelle chés certains homes
rares, ne vint elle même à se développer que l’entendement
chés ceux, qui, dès leur naissance en sont doüés: Mais elle peut
aussi s’acquerir dans la suite, par ceux qui nés faibles, n’en
auraient point du tout à leur entrée dans la societé.

Je serais tenté de croireporté sans doute à croire que la fermeté dans l’ame de l’homme,
s’y trouve plus souvent le fruit de la reflexion, qu’elle n’est un appanage de sa
<83> de sa nature. Mais la sensibilité reelle, n’est jamais qu’un don
de la nature: On peut la reveiller, si elle est assoupie; La ranimer
si elle est émoussée, ou même éteinte: On ne peut pas la faire naître,
si elle n’existe point.

En admettant cet arrangement préliminaire, celle ci doit
donc toûjours devancerprécéder l’autre: La sensibilité nous meut en
première instance; Et ce n’est que par effort que nous venons à bout
de la faire taire, pour la soumettre aux decisions de la fermeté,
aux déterminations indiquées par la saine raison, par la veritable
grandeur d’ame.

Il faut prendre sur soi pour être ferme; Il ne faut que se laisser
aller pour être sensible.

Mais c’est de scavoir, si l’on peut en même tems être sensible &
ferme, qu’il s’agit à present.

Sans vouloir entrer dans des discussions metafisiques, qui nous méné=
raient peut être trop loin, J’ose trancher la question; En m’appuïant
de l’experience constatée et soutenüe de tous les tems, et de tous
les peuples, de tous les âge, et de toutes les nations, de tous les grands
hommes et de la plûpart des femmes Illustres dans tous les siecles.

Les Histoires anciennes et moderne, sacrée et prophane,
fabuleuse et véritable, nous offrent toutes, dans la vie et dans
les Portraits de leurs Heros, le Tableau de la grandeur d’Ame
réunie à la sensibilité du Cœur. Et quand il y aurait des exceptions
à cette règle générale, il n’en resterait pas moins vrai que
plusieurs exemples authentiques pris dans ces differents Periodes,
établiraient mon assertion; C’est à dire la compatibilité de
ces deux facultés morales de l’homme, qu’on propose comme
un objet de doute.

Suivons ce Tableau des Nations.

Achille, le Vaillant, le Divin Achille, comme l’appelle
Homère, aimait Briséis, et encore plus Patrocle. L’Enlevement
de la première lui donne le courage de se mettre au dessus de la
gloire même immanquable, qu’il était venu partager avec
les autres Rois des Grecs, et qu’il était assuré d’acquerir dans un
<84> un bien plus haut degré qu’eux tous: Ce ne fut que pour
vanger son ami, qu’ayant enfin repris les armes, il courut
s’Illustrer par tant d’actions heroïques, éloquemment
chantées dans le premier Poëme de l’univers.

Alexandre le Grand, qui pleurait de n’avoir plus de
mondes à conquerir, versait ses pleurs dans le sein d’un ami;
Qu'ayant enfin repris les armes Alexandre combattait, et il
permettait après la victoire, qu’on prit Héphestion, pour le
vainquer; Il voulait que cet ami reçût les honneurs
qu’on croïait rendre au Roy.

Socrate dans un autre genre, bien plus grand encore
que tous les Heros de la Grèce; Socrate dont l’ame forte
ne s’emeuvait de rien, pas même de la mauvaise humeur
continuelle de sa femme; Socrate qui scavait qu’on
voulait sa mort, qui pouvait la détourner, et qui ne
fit rien pour cela; Socrate qui scût avaler de sang froid
la Cigüe; Le Magnanime Socrate était plus sensible qu’un
autre, aux charmes attirants de l’amitié, de la bienfaisance, &
de l’amour: Il en goutait les douceurs au sein de la filosofie.
Alcibiade et Aspasie lui furent toûjours chers.

Coriolan, ce farouche Citoyen de Rome, eut une ame
forte; Poussé par un zele amer de vengeance trop exaltée
dans cette ame extraordinaire, il osa braver le Senat,
inviter les Prêtres: Assés ferme, pour resister à l’orgueil
même de pardonner. Coriolan fut grand, à l’instant que
devenu sensible, il pût ceder aux Charmes des femmes
qui l’imploraient.

César qui sçût concevoir et executer le projet de l’Empire
du Monde entier connu; César qui passa tant de fois les
Alpes, qui traversa tant de Mers, pour venir à bout de
son entreprise immense; qui disait qu’il aimerait mieux être
le prèmier dans un de nos petits hameaux, que le second
dans Rome; César Enfin vainqueur des Helvétiens, posseda
tant qu’il vécût, des amis et des Maîtresses: Aimable, et généralement
<85> generalement aimé, il fut encore plus aimant. Averti que la mort
l’attandait au Senat, asssés ferme pour ne la pas craindre, et assés
grand, pour aller forcer ces mêmes senateurs, qui la lui préparaient,
à lui decerner sur l’heure la Royauté; Il fut trop sensible à la perfidie
de son ami cheri, de son intime, de son fils le traitre Brutus: Et toi
mon fils aussi
, en s’offrant à ses coups, fut la seule ame qu’il voulut
leur opposer.

Marc Antoine, son ami, pendant sa vie, et son vengeur après
sa mort, aurait mérité par ses Talens, par son courage et ses
Triomphes, de lui succeder; S’il n’avait vû le cours de ses exploits
arrêté moins par la valeur de son Rival, que par la fortune
aveugle, qui présida de tout tems à l’heureuse destinée
d’Auguste; Jusques dans les bras de la mort, qu’il se donna lui
même; Antoine regretta César, il adora Cléopatre.

Brutus, ce même Brutus; Que nous venons de voir
sacrifier l’Auteur de ses jours à l’interet de la liberté; immolant
son propre Père sur l’Autel de la vengeance Publique; Ne
fût il pas long tems combattu par la tendresse filliale, qui
ne cedat qu’à l’amour conjugal?

Porcie sa femme, le voïant prêt à se desister de son entre=
prise attroce, l’encourage, en se faisant elle même une large
blessure, et le menaçant de s’achever, s’il ne persistait. C’est elle,
qui pour ne pas survivre à son Epoux malheureux, eut le Courage
d’avaler des Charbons ardents.

La Mère de cet Epoux, de ce Brutus, la fierre Servilia,
la sœur du Celebre Caton, élevée par son frère dans toute la
sevérité de ses principes, qu’elle avait succès pour ainsi dire
avec le lait, ne scût elle pas toûjours les allier à son amour
pour leur ennemi declaré? C’est à sa tendre faiblesse pour
César, que dût la vie, ce fils, qui vint l’arracher à son Père.

Et Caton lui même, l’austere Caton, ne fut il pas
sensible à l’amitié? J’oserais presque affirmer, qu’il ne le
fut pas moins à l’amour. Mais l’extrême décence dont il se
piquait, qui fit qu’étant Censeur, il raïat du Senat un
 <86> consulaire estimé, uniquement, parce que ce Senateur avait
donné un baiser à son Epouse, en presence de leur fille ;
Cette grande reserve, dis je qui le caractérisait, peut avoir
empeché, que les détails de sa sensibilité pour les femmes,
soient parvenus jusqu’à nous.

Si J’ose en même tems jetter un coup d’œil sur l’histoire sacrée
Je crois apercevoir aussi tôt le Terrible Samson: La force de
l’Ame chés cet homme prodigieux dût être en raison, équivalente
de celle du Corps. Samson trop sensible, perdit l’une et l’autre
avec ses cheveux dans les bras de Dalila.

Avec Plus de Tems que je n’ai pû m’en donner, J’aurais
eu l’honneur, Messieurs, de suivre à vous rappeller les exemples
pris dans l’Antiquité, de la plus part des Personnages Illustres, des Siecles
précédens, véritablement reputés grands. Et aussi connus,
par la sensibilité de leur cœur, que par cette force d’Ame
qui leur a fait faire tant d’actions Heroïques.

En continuant ainsi Jusqu’à Clovis, dont la Victoire à
Tolbiac réveilla chés lui la tendresse conjuguale, et la
sensibilité Religieuse; Je serais passé de ce dernier aux
exemples tirés de l’histoire moderne: C’est à Charlemagne
que s’en fixe la première époque.

Ne faisant que la parcourir assés rapidement, J’aurais
peut être dit un mot de François premier, dont la bravoure
et la sensibilité firent tous les malheurs.

Mais je serais couru bien vite à Henry Quatre, ce grand
Prince, ce bon Roy; Egalement chéri de ses Sujets, et
redouté de ses ennemis; Véritable Heros d’un côté;
Et de l’autre, Fils, Epoux, Père, sensibles; sincère ami, ami sincère,
Tendre amant; Bienfaiteur de son Peuple: Brave au
plus fort des dangers: Doux et humain au milieu de toutes
les horreurs des Guerres Civiles; Affrontant le peril, supérieur
à l’adversité, soumettant la fortune à son Courage;
s’arrachant des bras de la tendresse, pour voler à son
devoir; le remplir était sa première gloire; et révénant gouter
<87> gouter dans les embrassemens de Sully, plus souvent encore
sur le sein de ses Maitresses, le bonheur d’avoir fait celui de tous ses
amis. Henry eut les mœurs d’un Chevalier, et les faiblesses d’un
Roy sensible; Dit Monsieur Thomas.

Louis XIV dit le Grand, l’était sans doute, et fût peut être
sensible; Mais l’un et l’autre assés faiblementmédiocrement. Ninon fut chère
au grand Condé.

La force d’Ame de Turenne l’emporta sur sa sensibilité,
quand il sût refuser le Cartel, que lui presenta de la part de
l’Electeur Palatin, le sieur Polier nommé par ce Prince, pour
lui servir de second, dans le Combat singulier qu’il offrait au
general français. Mais la sensibilité prévalut chés luy
sur la force d’Ame, lors qu’il ne put refuser à l’amie de son
cœur le secret des opérations de l’année.

Je vois ici paraître le Czar Pierre; Et chés lui toute la force
d’ame necessaire, pour entreprendre et executer le projet
dangereux de renverser de fonds en Comble la constitution
ancienne du plus vaste Empire de L’univers, et d’y substituer
une toute nouvelle, qu’il crée lui même. Grand sous
l’habit d’un Charpentier, et dans le Chantier de Saardam:
Il fut assés sensible, pour mettre son favori Menchikov
à la tête de ses Conseils, et de ses armées, et la fille d’un
patissier sur le Trône de toutes les Russies.

On va m’objetter Charles douse, que nous connaissons
Valeureux, et point sensible: Qui nous a dit cependant
que Jamais il ne fut émû, par l’amitié, par l’amour, par
l’humanité; Que jamais, il ne laissa prendre de l’ascendant,
sur lui sur sa manière de sentir; Ne fut ce qu’à quelque
vivandière de son Armée? Mais quand rien ne se serait
fait apercevoir chés ce fameux soldat dans tout le Cours
de sa vie, je soutiens que c’était precisement ce qui manquait
à sa Gloire, que cette sensibilité: Elle l’aurait rendu moins
feroce, plus digne du titre de grand Roi. L’homme doüé de
l’ame la plus forte, un Heros même, le plus courageux, le plus
<88> plus grand par sa fermeté, deviendra dur, cruel, et Tiran,
suivant les circonstances, s’il n’est pas sensible: Vous ne
trouverés en lui, qu’un Nemrod, un Attila, un Charles XII.
Un autre Roy du Nord, que je suis dispensé de nommer.
Et de même, un homme qui se laisse aller trop aveugle=
ment à la sensibilité de son cœur, sans revêtir aucune
fermeté d’Ame, sans opposer aucune energie de
principes, ne sera bientôt qu’un être, mous, lâche,
effeminé: Vous en ferés un Sardanapale, un Sultan
Oriental, un des Rois faineans; Un L. XV… Je me
tais par respect pour les têtes couronnées, dur pour
soi, indulgent pour ses semblables; Maître de lui même,
facile vis à vis de tous ceux avec lesquels il est appellé
à vivre; ferme et courageux, quand il ne s’agit que de
son propre individu, sensible et compatissant sur tout
ce qui touche les autres: Voilà ce qui fait le véritable
grand homme, l’homme rare. Et il en est des Modeles.

Si J’avais eu plus de tems, Messieurs, Je voulais encore
avoir l’honneur de vous entretenir un moment des
femmes, de cette portion précieuse de l’humanité, qui en
est aussi la plus aimable; Et dont la sensibilité chés la
plus part d’entr’elles, fait toute l’existence: C’est le charme
de leur vie; Et c’est aussi le plus seduisant de tous ceux qu’elles
nous offrent. Cependant un très grand Nombre de celles
qui en furent douées dans le plus haut degré, nous ont
donné des exemples multipliés et héroïques, de la
plus constante fermeté, de la force d’ame la plus
exaltée. Mais je renvoïe sur tout ce qui les concerne,
au dernier essai de Mr Thomas; Ouvrage agreable,
autant par son sujet, que par sa direction; Peut être
un peu décousu: Et n’en soïons pas surpris! Dès qu’il est
question de ce sexe enchanteur, on n’est pas toûjours le
maître de suivre l’Ordre de ses idées, et d’en mettre
dans ses phrases. Un tendre souvenir égare quelquefois mon
<89> Mon Plan était de m’arrêter particulierement aux annales de la
Chevalerie, dont l’Influence sur les Caracteres fût si marquée, et qui
fait époque principale dans l’histoire de l’Europe moderne. C’est là,
que nous aurions puisé les exemples les plus frappans des ames les
plus fortes identifiées aux cœurs les plus sensibles. Le Courage le plus
ferme, l’amitié la plus fidèle, la bienveïllance la plus soutenûe,
l’amour le plus tendre, en furent la Suite, et introduisirent partout
des mœurs nouvelles, qui donnerent lieu aux actions les plus
heroïques dans tous les genres. L’Amour et l’honneur était la
dévise de Tancrède; Joignés y la bienfaisance et l’amitié:
C’était celle de tous les Chevaliers. Plut à Dieu que ce fût
encore la nôtre! Dussent même les lettres en souffrir: Deut
cette société ne nous proposer pour objet de ses sceances,
que d’indiquer les moïens efficaces, les plus propres, à proteger
l’Innocence, à secourir le Malheureux, à défendre l’opprimé,
à Venger la Vertu souffrante et sacrifiée, à poursuivre le
coupable, à punir le Criminel; En un mot à revêtir le
courage, et la force de se dévouër aux périls, à la mort
pour bien servir, son Dieu son Prince, son ami, sa maîtresse.

Jamais on n’a plus parlé humanité, sensibilité, que
dans le Siècle present; Et jamais peut être il n’y en a eu moins;
La véritable grandeur, la force de l’ame est encore plus
rare. L’Extension de la sensibilité nuit aux vertus; l’Esprit
de tous les genres les remplace: Le luxe suite necessaire du rafi=
nement indispensable pour reveiller nos goûts blâsés
vient tout émousser. Les hommes n’ont plus de sensibilité
que pour l’Or et les richesses: Ils ne se piquent de grandeur
d’Ame, ou pour mieux dire d’indifference, que pour se
mettre au dessus du blâme qu’ils méritent, et pour dédaigner
d’obtenir une reputation qu’il traitent de chimere, qu’ils
nomment Gothique.

Par un contraste bisare, on s’extasie aux mots de Senti=
ment, et d’honneur, pendant que tout sentiment profond passe
pour un ridicule; Et que tout acte de veritable honneur est dénominé
<90> denominé Romanesque. Moins on sent, plus on veut paraître
sentir; Dit encore Mr Thomas.

Etendue
intégrale
Citer comme
Société littéraire de Lausanne, « Sur la sensibilité et la force de l’âme, par J. Polier de Corcelles », in Mémoires lus à Lausanne dans une Société de gens de Lettres, Lausanne, [26 avril 1772], p. 81-90, cote BCUL, IS 1989 VII/4. Selon la transcription établie par Damiano Bardelli pour Lumières.Lausanne (Université de Lausanne), url: http://lumieres.unil.ch/fiches/trans/1397/, version du 08.02.2024.
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