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Lettre au Père Girard, Constance, 27 juillet 1804
Constance le 27 juillet 1804.
En verité, mon excellent ami! Vos merites pour la religion catholique à Berne
sont admirables et la plus belle courronne terrestre ne sauroit les recompenser suffisament.
Les demarches que Vous aves faites et les petitions que Vous aves presentés au gouvernement
pour le pousser à garantir le culte de notre religion sont toutes marquées au coin d'un si
bon esprit et d'une telle prudence, que Vous pouvies étre sûr de la reussite.
C'est un grand bonheur, que cette affaire importante ait été remise par la provi=
dence aux soins de Votre zèle active et éclairé. Vous aves gagné le terrein
necessaire et l'essentiel pour notre culte. Vous aves agi sagement de ne
<1v> pousser les prétentions plus loin. Cela n'auroit pas pû se faire sans donner om=
brage au gouvernement et au consistoire reformés, qui sont, autant que je les connois
assés jaloux de la predominançe de leur culte, et enclins à une certaine méfiance
contre envers les vues des catholiques. Votre relation de toute Votre negotiation m'est
une pieçe tres 1 mot biffure precieuse. Je suis charmé, que ne pouvant rester à Berne, Vous
aies trouve un homme, dîgne de Vous remplacer dans les fonctions pastorales. Le
plus essentiel sera toujours d'entretenir la charite et l'union entre les catholiques membres
<2r> de la communauté catholique, de conserver leur pieté, leur zele et la regu=
larité de leurs moeurs, et de meriter par là et par là plus sage moderation
la continuation de la bienveillance du gouvernement. Il n'est d'ailleurs sous=
mis à auqun doute, que le curé de Berne doit étre muni des pleins pouvoirs des
deux éveques de Lausanne et de Constance. Je vous enverrai cellescÿ pour Mr.
Miegy 1 mot écriture dans les mêmes formes comme celle, que vous aves.
Il seroit certainement à desirer qu'on puisse obtenir un pareil établissement
<2v> pour le culte catholique dans la Ville de Zurich. Il sera sans doute utile, si
Mr. l'auditeur de la Nonciature en parle préalablement à Mr. Rheinhard
avec precaution! Du reste je serai charmé de cooperer à cette bonne oeuvre,
et Vous m'obligeres beaucoup, en me communiquant Vos idees sur la marche
à prendre dans une affaire aussi delicate. En general je Vous supplie pour
la continuation de Votre très interessante correspondance, et suis avec
la plus haute éstime de coeur et d'ame
Votre tout devoue servit
et ami IHB v Wessenberg