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Lettre à Frédéric de Sacconay, Mirabeau, 22 janvier 1743
a mirabeau ce 22e ianvier 1743
ie ressois touiours avec un nouveau plesir monsieur, les marques
que vous me donnes de vostre souvenir, et de lamitié
dont vous honores mon fils, ie ne sey sur quelle erbe
il avoit marché, lors quil vous a ecrit quil estoit resoleu
de quiter le cervice, ie vous direy de vous a moy sil vous
plest quil est actuelement a paris pour soliciter lagreament
dun regimand, ma crainte est quil ne lobtiene, il massure
que sy on le refuse il quitera ie le crois, mes dans une
gerre aussy fatigante que celle quon a essuié la campagnie
derniere ie pance quil ny ora pas tant de demandeurs
et que ne sachont que faire des regimans on an donnera
a ceux qui sont asses sots pour en demander, mon fils
massure quil demande faiblement et quon luy fera plesir
de le refuser, ie ne vous cache point monsieur que
iavois envie de renouuer laffaire que iavois entrepris lors
<1v> que vous esties issy, les autres parties paressoit le desirer
aussy ie ley mandé a mon fils, il ne refuse pas et ne
vient point, il veut ditil que tout soit fait lors quil
arivera il est pourtant la partie nessaicere sans laquelle
ie luy ey declaré que ie ne veux rien conclure ni 1 mot biffure
1 mot biffure engager une cegonde fois ma parolle, voila ou nous
en somes il perssiste dans son santimont et moy dans
le mien rien ne finit, ny ne finira celon les aparances
parcquil ora un regimand qui luy donnera dotres
idees, a tout cela ie ne puis rien, et iose mesme dire que
ie ne desire rien que la volonté du segr cet nostre
bon pere iey confiance quil ora soin de ma famille
ie le prie monsieur de vous conbler de ses benedicaions
dans cete nouvelle annee de vous acorder tout ce que vostre
coeur desir et mesme au dela, le mien sera satisfait
sy vous randes iustice aus santimons avec les quels ie
suis monsieur vostre tres humble et tres obeissante servante
castellane mirabeau