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Lettre à Frédéric de Sacconay, Aix, 18 mai 1742
a aix ce 18e may 1742
iey resseu monsieur les deux lestres que vous maves fet
lhonneur de mecrire lune du 26e avril et lautre du 2 may
presque en mesme teams, ie prans toute la par pocible
a la douleur que vous cose la perte de mr vostre
beau frere elle est acompaniee des sirconstances qui la rande
bien touchante, et pour vous monsieur et pour mde
vostre soeur ie prie le segr de luy donner les consolation
qui luy sont nececere, san est une pour elle sans doute
que davoir un frere qui partage ces penes avec tandrece
iey resseu hier au soir une lestre de mon fils dattee
de kelhaine du 2 de ce mois, vostre amitié pour luy soufriroit
trop sy ie vous mandes la triste situation ou ce trouve
les troupes en ce peis la, elles y pericent de mesme que
les abitans par des maladies contagieuses et faute de
tout cecours, il massure que sa santé est bonne, dieu
face par sa misericorde quelle continue de mesme, ie ne
<1v> doute pas quil ne nous donne de ces nouvelles autant quil
le pourra
lon ma ranvoié de marseille les deux beaux et manifiques
fromages que vous aves eu la bonté de manvoier ie ne
doute pas que leur bonté ne reponde a leur beauté
receves en ie vous prie monsieur mes remerciemens les
plus sinceres ils mon pareu un peu secs iay creu
quil falest les lesser dans un endroit un peu umide
pandans quelque teams avan que de les fere ouvrir
ie seray touiour charmee monsieur de recevoir des 3 caractères biffure
marques de vostre souvenir et de trouver des ocasions
qui me proqurent le plesir de vous assurer de celuy
que ie concerve de vostre merite, ie ne doute pas
que dieu ne le reconpance de ces plus grandes
faveurs, sy mes veux son exsoces vous en ressantires les
efets et ian serey conblee de ioye, ses santimans
sont inceparables de ma fascon de pancer sur vostre
conte et de la sinceritè avec laquelle iay lhonneur
destre monsieur vostre tres humble et tres obeissante servante
castellane mirabeau
<2r> ie vous prie monsieur de presanter mes respecs a mde vostre
mere et de lassurer de la par que ie prans a la douleur que
luy cose la perte de mr son beaufils
mes honneurs ie vous prie a medemoiselles vos soeurs