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Lettre à Jean Alphonse Turrettini, Lausanne, 10 décembre 1713
A Lausane ce 10 Decembre 1713.
J’appris, Monsieur, il y a quelques jours la perte que vous
avez faite de vôtre petite fille, & je voulois vous en faire mes
condoléances, aussi bien qu’à Madame vôtre Epouse; mais jusqu’à
présent je n’en ai pas trouvé le loisir. Je prie Dieu qu’il vous
conserve l’enfant qui vous reste, afin qu’il puisse être un jour
vôtre joie, & soûtenir la dignité de son nom. Je vous souhaitte aussi
une bonne santé dans cette saison rigoureuse.
Mr Rouviére me dit qu’il vous a montré la lettre de l’Abbé
Le Grand. Elle est des plus obligeantes, aussi bien que tout le procédé de
cet Abbé à mon égard. Je lui enverrai les Prolégoménes de Grotius, dès
que l’on aura copié comme on pourra ici mes caiers; en sorte que cette
copie me pût servir au cas que les caiers se perdissent, & que je ne fusse
pas obligé de travailler à nouveaux frais. Quand j’enverrai ces caiers à
Genéve, si vôtre santé & vôtre loisir vous permettent d’y jetter les yeux,
je vous en serai obligé, & je serai bien aise de savoir de ce que vous en
penserez. Je suis, Monsieur, avec tout l’attachement possible
Vôtre très-humble & très-=
obèïssant serviteur
Barbeyrac
Je vous prie de dire à Mr vôtre Cousin, quand vous le verrez,
entre les mains de qui il a laissé un mois
du Journal de Paris, que je lui prêtai pendant
qu’il étoit ici.
A Monsieur
Monsieur Turretin Pasteur &
Professeur en Théol. & en Hist. Eccles.
A Genéve