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Lettre à Jean Alphonse Turrettini, Lausanne, 18 septembre 1713
A Lausanne ce 18 Septembre 1713.
Je profite, Monsieur, d’une occasion sûre qui se présente, d’une Marchande de nôtre
voisinage, pour vous envoyer la Montre. Quoi qu’elle ne fasse pas de grands écarts, elle
n’est pas bien juste, ou toutes les Horloges & tous les Quadrans solaires publics de cette Ville sont
faux. Je ne sai aussi si ce n’est pas un défaut que la petite machine à laquelle l’aiguille est
attachée, se détache & tombe quand on veut la faire tourner. Il est vrai qu’elle se raffermit &
demeure bien ferme quand elle a été 1 mot biffure été quelque tems sur l’endroit où on la met. Quoi qu’il en
soit, vous aurez la bonté de profiter, comme vous le jugerez à propos, de la faculté que vous
vous êtes reservée auprès de l’Horlogeur, qui s’est engagé à vous donner une Montre bien
juste. Je vous demande pardon de la peine; & souhaitte que vous jouïssiez d’une bonne santé,
aussi bien que Madame votre Epouse & la chére famille.
Je n’ai point de nouvelles ni de Hollande, ni d’ailleurs, depuis assez long tems. On écrit ici
qu’on rimprime à Amsterdam le Commentaire Physique, & la Critique du Calvinisme de Maimbourg &c.
Mr Le Clerc fait aussi rimprimer son histoire du Cardinal de Richelieu, augmentée; & il y
mettra son nom.
Je vous prie d’avoir la bonté, si vous avez Dion Cassius, comme il me le semble, de
me l’envoyer, pour vérifier quelques passages de cet Auteur, dont j’ai besoin, pour la Harangue
de Gronovius le Pére de Lege Regia que j’ajoûte à une nouvelle Edition des discours de Mr
Noodt. On me presse, je n’ai le tems que de vous dire que je suis avec les sentimens ordinaires
Vôtre très-humble & très-obèïssant serviteur
Barbeyrac
A Monsieur
Monsieur Turretin, Pasteur & Professeur
en Théologie & en Histoire Ecclésiastique
A Genéve