Transcription

A Lausanne ce 12 Août 1716.

Je profite, Monsieur, de l’occasion, pour vous envoyer deux
exemplaires de mon 3 & dernier Discours Académique, un pour
vous, l’autre pour M^r Coste. Je crains bien qu’on ne dise,
Ne finiront-ils jamais, ces Discours anniversaires? Aussi ai-je
eu soin d’avertir que c’est le dernier. De long tems, à ce que j’espére,
l’occasion qui les a produits ne m’engagera pas de nouveau à en
composer de semblables.

M^r Malplach, qui vous rendra ce paquet, est un homme
qui a du savoir & du mérite; à ce que quoi que je n’aie pas eu occasion
de le voir souvent, parce qu’il ne demeuroit pas à Lausanne, j’en ai
ouï dire du bien à plusieurs personnes. Ainsi je vous le recommande,
& à M^r Coste, à qui je vous prie de faire mille amitiez de
ma part.

Je croiois vous envoyer en même tems une lettre de Mad^e vôtre
Mére: mais elle m’a 1 mot biffure mandé, qu’elle vous écriroit bien tôt, fort au
long, par un jeune Min. d’Avenches, nommé Bosset, qui
va voiager en Angleterre. Elle vous dira, que je lui ai fait
tenir, aussi tôt après les avoir reçûs, 9 Ecus blancs & douze sols,
qui est ce qui restoit des 48 florins que M^r de la Motte
m’a fait tenir de vôtre part. Si vous me jugez capable, Mon=
sieur, de faire quelque autre chose pour vous, fournissez
m’en les occasions, & soyez persuadé que je suis très sincérement,

Vôtre très-humble & très-=
obéïssant serviteur

Barbeyrac

Si vous avez eu occasion, M^r,
de jetter les yeux sur la Version Angloize
de Grotius, aiez la bonte de me faire savoir
ce que c’est. L’Hist. Critique de M^r
Masson n’en donne pas une idée avantageuse.
Ce que je souhaitterois sur tout de savoir, c’est
s’il est vrai qu’on aît pris la peine de chercher les citations
dans les Originaux: j’en doute fort; je ne crois pas que
l’on aît voulu s’engager dans un travail si fatigant; je
sai ce qu’en vaut l’aune.

A Monsieur
Monsieur DesMaizeaux
A Londres