,
Lettre à Frédéric de Sacconay, Le Bignon, 20 septembre 1777
du bignon le 1920e 7bre 1777
mon cher amy je me flate que ma derniere lettre
vous aura trouvé en course pour aller a la grande céré=
monie de l'alliance &c; sans cela je n'aimerois pas votre
silence. je ne m'en mettois pas en peine autrefois, mais
depuis que vous avés été incommodé il me vient malgré
moy des lubies sur cet article.
le brave et beau st pierre, mon major d'homme, mon
factotum et mon maitre d'hotel, frotteur, va dans son
paÿs pour y terminer, quelques affaires. ce n'est pas
d'aujourd'huy que je voudrois avoir aussy bonne jambes et mème
aussy forte tète que luy, mais maintenant je l'envie dav=
antage puisqu'il va passer soux bursinel. j'ay presque été
tenté un moment de profiter de deux mois de vacance
puisque je suis seul, pour en faire autant; mais je ne vais
pas si lestement que luy, et ils m'ont tant ruiné tant ruiné
que je dois regarder a tout; et rien ne me convient plus au
fonds desormais que la retraite que je trouve fort douce
au fonds, graces a dieu, pour le peu de répit qu'elle me don=
nera. adieu mon amy ne vous gesnés pas pourtant pour
moy, offrés mes respects a toute votre famille, aimés moy
et contés que je vous suis et seray toute ma vien bien ten=
drement et bien pleinement devoué. Mirabeau
je souhaite que dieu ne vous ait pas retiré comme a nous, les
vignes raisins et les fruits dont il ny a pas icy trace.
a monsieur
Monsieur de Saconai
en son chateau de Bursinel