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Lettre à Frédéric de Sacconay, Besançon, 26 juillet 1736
a besançon ce 26e juillet 1736
nous sommes bien pres 1 mot biffure l'un 2 caractères biffure de l'auttre mon cher
Saconaÿ et avec cela nos lettres font plus long temps a
nous parvenir que si nous etions a deux cent lieux dans
un paÿs plus aisé, pour moy j'ai quelquefois envie de donner
des lettres pour toy a touts nos soldats parcequ'il en
deserte touts les jours des quantités qui sont surement
plutost chez vous que les messagers
Ce que vous me dites au sujet de mon changement est extremementt
flatteur et a cause de cela tres peu vray, demandés a mademoiselle
Isabelle si cest la son sentiment,
Milord raÿmond n'a point paru icÿ au moins que je
scache je ne suis pas a meme s'il y vient de luy procurer
grand agrement, c'est un pays ou l'on est absolument livré
au jeu mais je luy offriraÿ mon amitié avec toute la
vivacité de ma nation et tacheraÿ de la luy proûver
avec la solidité de la sienne et de la votre
<1v> Je souhaitte que vous soÿés content du comte de saconaÿ
je suis persuadé que vous le serés, mais je ne scaurois
m'empecher d'etre faché contre luÿ qu ÿl est qcause que je
ne verraÿ point, car je n'iray point vous voir cet eté ce
feroit trop de monde a la fois, vous ne viendres point icy
il est juste que vous fassiés vos honneurs et cet hyver j'iray
chez moy et a paris,
Depuis que je scais que vous n'etes point tenté de voir une des plus
belle place que nous ayons avec lagrement de n'y etre etranger le
diable me berce pour me faire prendre le chemin de nancÿ,
mais j'y dois de l'argent un homme et noserois y paroittre
avec l'ettalage sans le payer, a Dieu mon cher plainds moy
de ne pouvoir pas voir le meilleur de mes amis et aime moy
un peu
mirabeau
pardon de t'ecrire d'une main estrangere mais il fait
une chaleur accablante et cest ne sont pas des secrets que
je t'ecris
