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Lettre à Frédéric de Sacconay, Le Bignon, 14 septembre 1759
du bignon le 14e 7bre 1759
j'ay reçu il y a déja quelque temps et en arrivant icy mon cher
amy, votre lettre du 10 du mois passé; je ny répondis pas, parce
que vous ayant envoyé mon mémoire par voye sûre et prompte
j'attendois a touts instants une lettre de vous sur iceluy, et dail=
leurs l'énorme crue qu'on a fait tout a coup a nos frais de poste
jointe a tant d'autres principes de misère, m'a fort rebuté de la
fréquence des correspondances, et fait 1 mot biffure résoudre a part moy
a ne pas enjamber les réponces. je reçois maintenant celle du
4 du courant que j'attendois, et je vais répondre a l'une et a
l'autre.
vous me demandès ce que c'est que cette affaire de provence ou je
suis devenu le médiateur de ma patrie, je vais vous en faire
un précis qui me mènera peutètre loin. le dixième fut comme
vous scavès ètably en france en 1710 temps ou louis 14 après avoir
fait les plus grandes soumissions pour avoir la paix, jusques a
envoyer son ministre des affaires étrangères languir dans l'anti=
chambre du pensionaire heinsius, et offert de rendre toutes les
conquestes faites dans tout son règne et d'abandonner son petit
fils, fut refusé par ce qu'on vouloit l'obliger a le détroner de ses
mains et en un mot partager la france. ce prince le plus absolu
de son temps fit alors part a son peuple des conditions qu'on luy
vouloit imposer, et cela donna la volonté et le courage de supor=
ter cette imposition par dessus tant de misère, et la provence
qui ayant perdu ses états en conserve néanmoins l'administration
abona pour lors cette imposition a 500000 lb. le paisiblement fiscal
cal de fleury retablit a la guerre de 1734 cet impost qui avoit
été suprimé en 1717, et la provence abona a 550000 lb; on le retira
<1v> après la paix, et l'on le remit en 1741 a la guerre d'allemagne;
comme le fisq avance toujours, on poussa cette fois l'abonement
a 700000 lb. a la fin de cette guerre il étoit question de le retirer
selon la parole donnèe; mais machaut homme malhabile orgueilleux
tiran de cour et incapable de vrayes notions et de travail; imagina
d'établir le 20e a la place, avec l'objet aparent den faire servir
le produit a l'amortissement des dettes de l'état. on étoit alors si
peu accoutumé a la résistance que s'il ny avoit mis toute la mal=
adresse de l'orgueil et de l'impéritie tout auroit passé après quel=
ques remontrances et jussions; 1 mot biffure mais le controlleur gal
afficha qu'il ne vouloit plus d'abonnements, attaqua a la fois
le clergé, les princes, les paÿs détats; le languedoc qui se trouva
le premier sur son chemin vit ses états suprimès, et le paÿs innondé
de sangsues, et d'ordonnances et taxations répétèes de l'intendant
qui s'entrecroisoient les unes les autres; cela étoit en 1749; en
1750 l'assemblèe du clergé, aussy molle que tout le reste fut cepan=
dant si sottement attaquèe qu'elle fut obligèe de résister; édit
qui ordonne ses déclarations, le parlement a la sottise de l'enré=
gistrer sans songer qu'il attente a la loy de titre et que par
conséquent sortant de son ressort il luy en arriveroit comme
quand les conciles décidoient s'il y avoit ou n'y avoit pas des
antipodes. en effet ny l'édit ny l'enregistrement neurent lieu
et il a fallu, en 1755 (autre assemblèe) s'accomoder avec le
clergé, comme il fallut en 1752 rétablir les états du languedoc
parce qu'en brouillant et rongeant tout on ne retiroit rien. mais
ce oulvary aussy nuisible aux sujets au moins qu'au fisq
avoit tant épouvanté qu'il fallut grossir les abonnements.
le 20e qui dans les paÿs délection qui n'ont point de deffence avoit
étoit porté sur le pied de l'ancien dixième fut fort grossy. sur cela
arrive la guerre actuelle en 1755 et le 2e vintième soux le nom
de 20e militaire ayant été forcé dans un lit de justice, il fallut
le comprendre dans les abonnements des autres paÿs détats qui
<2r> avoient été moins ravagèes que le languedoc, mais chargèes comme
luy d'une foule dexacteurs et de commis. l'abonement donc de la
provence qui avoit été a 700000 lb en 1741 fut porté a 1000000 lb
par un arrest du conseil de 1759 et en y ajoutant les 2s pour livre
établies en 1747 cela fait 1100000 lb; c'est pour la répartition d'un tel
faix que la division s'est mise entre les différents corps qui composent
la province. pour bien entendre cette mipartition, il faut scavoir
que lors de la supression de l'assemblèe générale de nos états qui fut faite par
le cal de richelieu, on laissa subsister l'administration oéconomique
dont et les assemblèes intérmédiaires, dont la contexture seroit trop
longue a vous expliquer et se trouve a la suitte de mon ouvrage
a cela près la province est comme divisèe en quatre corps qui se
reunissent en certains points généraux, et se gouvernent séparément
pour le plus grand nombre. arles et ce qu'on apele terres adjacentes
qui furent anciennement terres adj impériales; marseille toujours
aspirante a étre république et dont les moeurs les gouts et le travail
sont distincts et séparès de tout le reste, ces deux parties sont gouver=
nèes presque despotiquement par l'intendant; le reste de la province
est encore divisé en deux corps, a scavoir la noblesse ou les possé=
dents fiefs pour les intérets des terres nobles et franches de toutes
autre charges que le 10e les 23 vigueries autrement dites la province
qui sont le restant, les communautès villes, et biens roturiers. lors
du 1er dixieme en 1710 tout se fit de volonté; sur les 500000 lb de la
totalité la noblesse en porta 60000 lb mais les temps étoient bien
diffèrents, et outre que les biens nobles diminuent touts les jours
attendu que sitost qu'ils passent dans les mains de quelqu'un qui
n'a pas de jurisdiction ils deviennent roturiers, dailleurs c'etoit après
l'hyver de 1709 qui avoit tué touts les arbres qui font notre revenu.
la mème proportion a été néanmoins a peu près suivie dans les deux
autres abonements qui ont suivy; mais enfin dans celuy cy, un
député du tiers ayant dans l'arrest du conseil conseillé sur les
quotitès, celle de la noblesse fut portèe a 125000 lb et le feu prit aux
étoupes qui sont très combustibles dans mon paÿs. après néanmoins
divers accomodements proposés et l'arbitrage du gouverneur de
l'archevèque et de l'intendant échoué il en fallut venir au procès;
et tout a coup au milieu de l'assemblèe de la noblesse ou il étoit ques=
tion de nommer un député, quelq et ou je n'etois point connu, nayant
jamais habité dans ce paÿs lâ, quelqu'un ayant nommé mon nom
on me députa par acclamation, quoyqu'ils ayent des sindics et
<2v> autres officiers; mon party a cette nouvelle imprévue, mon party fut bientost pris
je leur mandéy que ce ne pouvoit ètre le M. de M. qu'ils avoient honoré
de leur confiance mais l'amy des hommes et que ce dernier étoit
au moins autant l'amy du tiers que de la noblesse; que dailleurs venant
détablir en droit dans un ouvrage que l'union des différents corps qui
composent les paÿs d'ètats en faisoit la sagesse et la force de leur
administration, il ne me convenoit nullement de plaider en fait
le contraire de cette allégation. je m'offrois dailleurs a chercher des
voyes de conciliation &c. je manday la mème chose aux administra=
teurs de la province; les priant de donner des pouvoir pour traiter.
heureusement ils n'avoient pas de confiance en leurs députès et
me prièrent de leur envoyer mon plan, en mème temps que la
noblesse me marquoit toute déférence. je fis donc un mémoire
étendu, je le raisonnay, obtins de l'intendant une surcharge de
7500 lb sur les terres adjacentes qui n'étoient qu'a 62500 lb et
qui vinrent a 70000 lb, fis aprouver mon plan des différents
bureaux, et l'envoyay la bas; par iceluy, la province de 520000 lb
passoit a en payer 533500 lb et la noblesse de 125 n'en payoit plus
que le 105000 lb, les autres 20000 lb étant portèes 12500 lb par la
province et 7500 lb par les terres adjacentes. vous jugès bien que
tout cela étoit motivé et traité de manière a remuer puisqu'il a
été reçu, après des longueurs et des détails qui m'ont fait écrire
plus que feu cicèron; mais enfin les acceptations et délibérations
sont publiques et honorables pour votre chétif amy, qui a en
cela trouvé un léger adoucissement a la profonde douleur patr=
iotique que cause a un citoyen l'étude de dètails qui luy prouvent
le profond accablement de sa patrie.
quand a ce que vous me demandès sur votre constitution mon très
cher, voicy a peu près qu'elle seroit ma manière de réflèchir
en ce genre. nous fumes, nous avons duré, et nous sommes; donc
les causes 1 mot biffure morales s'adaptent plus que passablement
aux causes phisiques, car la recherche de la perfection icy bas
est la pierre philosophale. il faut donc nous garer avec précaution
de l'espoir du mieux qui est l'ennemy du bien, et nous en tenir
a maintenir; ce qui est le chef d'oeuvre de la sagesse, attendu
que l'homme est toujours prompt a édifier et lache a conserver. les anciennes
institutions ont pour elles l'expérience que rien n'équivaut;
mais telles que les anciens batiments elles ont besoin d'un entretien
<3r> journalier, et qui demande au moins autant d'intelligence de force
d'attention de sagesse et d'activité que la qualité de législateur,
attendu que la cupidité particulière est toujours occupèe soit a
miner sourdement, soit a détruire ouvertement la chose publique.
voila quand au détail; si l'on veut ensuitte corroborer ses principes
de notions et de vues prises dans le grand, il faut considérer la na=
ture de l'homme. une société n'est autre choses qu'une reunion d'hom=
mes par les volontès. ce n'est ny l'étendue ny la force offensive
d'une société qui en fait la force réelle c'est le compacte de sa ma=
tière ainsy que dans les corps phisiques. plus forte donc est la
reunion des volontès plus compacte sera la socièté. il ne s'agit
plus que de scavoir ce qui a la faculté d'attirer et de retenir le plus
l'homme; cette chose est toute trouvèe c'est son avantage dieu
l'a voulu, il a daigné nous avantager avant de nous demander
de l'amour, et nous promettre de plus grands avantages pour sa
récompense. tout ce qui nous attire, la beauté la bonté, la
justice l'harmonie, tout dis je nous présente cet objet notre avantage; les
fantômes mème de nos erreurs en revètent l'aparence; la vertu
en a le corps, le vice l'ombre, mais enfin tenès pour certain que
pour attirer l'homme il faut faire reluire son avantage, et
partés de la pour juger sainement de ce qui corrobore une ré=
publique et de ce qui la détruit. ne vous laissès surtout
jamais séduire par une erreur inventèe par l'esprit de rech=
erche, ennemy juré de toute vérité; cette erreur consiste a
croire que la lézion d'un particulier puisse jamais en aucun
cas faire le bien public; le juste et l'injuste ont entre eux
une barrière fermée pour jamais, il est impossible d'avoir
un pied d'un coté et l'autre de l'autre; la distinction de ces
deux métaux qui ne scauroient jamais se fondre ensemble
est dans notre coeur, il est inutile de la chercher dans notre
esprit. le juste embrasse tout; qui luy ravit une maille de la
société luy arrache ou risque de luy arracher le tissu entier.
j'ay fait dans le discours apelé introduction qui est a la tète
de mon dernier ouvrage, et qui n'a je crois été profondément
senty que de peu de gens, une énumération de ce que c'est
que nos propriétés phisiques et morales, qui sont le gage qui
nous lie a la socièté. qui la respecte et cherche a la maintenir
<3v> se garde bien de violer ce dépost, en quoy que ce puisse étre;
mais un gouvernement qui veut prospèrer ne se contente pas
de garder prétieusement son talent, il cherche a le faire prospèrer
violer la propriété c'est tout détruire, mais la laisser languir cest
tout enfouir; le soin de la faire valoir est la vraye étude des
recteurs d'humains. un nègre malfait coute 700 lb, un négre
robuste coute 1200 lb, un nègre artisan ou cuisinier vaut
4 ou 5000 lb; de ce tipe malheureux d'un genre d'abus qui fait
honte a l'humanité, calculès la valeur entre un bon général
et un lache, entre un aristide ou un délateur, entre un sca=
vant utile un homme a talents, ou un débauché oisif et
corrupteur; c'est valeur numèraire incalculable que la valeur
des hommes, et c'est le gouvernement qui les fait. un bourreau
veut 30 lb par tète pour tuer des hommes sans péril, un
soldat pour 5 s en tue dix avec péril, calculès en finance
l'honneur ou l'infamie s'il se peut. loin de gèner les hommes
en leur proprièté, donnès de l'extension a leur étre par la liberté
c'est l'etat de jouissance, et chacun raporte le tribut de sa
jouissance a celuy de qui il la tient, en affection. si le père
de famille est bien le maitre chex luy, son affection au gou=
vernement qui luy assure cet empire naturel, le rend cau=
tion et otage bien assuré a l'état pour rèpondre de toute cette
famille, ainsy du sindic dans son 1 mot biffure village, du bourguemestre
dans sa ville; malheur aux gouvernements qui veulent faire
tout, ils ne tiennent plus rien dans le moment mème ou tout
semble leur obeir. le gouvernement est le coeur, il doit laisser faire
leur jeu a toutes les glandes grandes et petites et tout ira bien.
en mettant le moral en valeur vous y mettrès bientost le
phisique, autre objet essentiel dont nous parlerons cy dessous.
mais vous allès dire que je vous étouffe d'idées; contés mon
cher amy qu'on ne paroit en avoir beaucoup qu'a ceux chex
qui tout profite; je traite icy d'une matière qui est l'objet
de mon étude, sur laquelle, je suis comme sûr de tenir le vray
parce que j'y rencontre a chaque pas la dèmonstration humaine
de la sagesse divine; je vis en un paÿs et en un siècle ou tout
honnète citoyen doit avoir cette provision lâ dans la tète et dans
le coeur, sauf a en faire ce que la providence jugera a propos.
<4r> Mr jacotet qui s'apele Mr de quindy ou quindi me fut tout a coup
amené par un tiers assès équivoque, et Me de M. l'avoit vu en
maison; il me demanda si je voulois vous mander quelque chose
&c. mais belle figure, mais introduction suspecte et trop empressèe
je fus aux informations je scus que son nom étoit jacotet que
c'étoit un avanturier, qui avoit fait quelques petits voyages
au fort lèvèque; depuis Me de langallerie en a écrit a sa
prière a Me de M. a peu près sur le mème ton que vous mécrivès
ma maison ne vaut rien pour ces sortes de gens lâ et 1 mot biffure ils
ne valent rien pour elle. passons a votre 2e lettre.
donnès vous la peine mon cher amy de relire mon mémoire
non avec avidité, mais avec profonde réflexion; vous y trou=
verès la plupart de vos objections répondues, du moins si elles
sont pareilles a celles que vous me faites sur la manière dont
j'ay traité la première question. ce n'est pas aux homme aussy
sage que vous, que je craindray de dire que l'on est encore bien
neuf sur la science oéconomique, prise en grand et dans la
politique; vous n'étes pas sevré vous mème quand vous dites cette
triviale question notre argent sort quest ce que c'est que de l'argent
qui sort? est il régnicole quelque part? peut il avoir ny roy ny
patrie? largent un billet, une coquille sont la mème chose; les=
pagnol qui mit un poil de sa moustache en gage pour la moitié
de son bien et qui trouva sur ce gage n'avoit il pas de l'argent
que voulès vous faire d'argent s'il ne sort pas? est ce pour troquer
entre vous, mais on n'a que faire de truchement entre gens qui
s'entendent. si votre argent sort, c'est une preuve qu'il est entré car
vous n'avès pas de mines que je scache. allès ne vous inquiétès pas
s'il tombe plus de rayons du soleil chex vos voisins que chex
vous; l'argent est comme toute autre danrèe qui entre en europe;
le sucre et l'indigo, il en entrera chex vous ce qu'il en faudra.
informès vous seulement si votre sol produit ce qu'il peut produire
relisès attentivement ce qui est dit dans le mémoire sur le pro=
duit total et sur le produit net avisès aux moyens de faciliter
le débit, apuyès les marchands et blatiers, et au diable vos magazins.
malédiction a celuy qui y posera la première pierre, il ne scait ce
qu'il fait, mais je luy annonce, que cest une plante de monopole
et de murmures au futur qu'il seme dans votre jardin.
prenès garde aux rentiers, baissès les interèts chex vous, et tendès
<4v> a les anéantir; l'usure a alteré dabord, et détruit ensuitte toutes
les républiques, depuis qu'il y en a.
je connois trop votre prudence mon très cher, pour désaprouver
que vous communiquiés mon mémoire en secret a un de vos amis;
mais je desire sur toute chose qu'il arrive de manière qu'on ne
sache pas qu'il vient de vous; afin que ces Mrs me devinent, ou
ne me reconnoissent qu'a l'ouverture du billet; quoyqu'a dire
vray la dernière phrase me désigne assès. de cela s'ensuit que
je ne puis y rien laisser changer, mais suposé que ces Mrs le
couronnent, et qu'il y ait dedans le mémoire des choses un peu
sèches et qui pourroient émouvoir scandale civil, vous serès
alors libre de consentir en mon nom qu'il ne soit point imprimé
d'autant que je le feray imprimer cet hyver a la suitte de lamy
des hommes. si au contraire il n'a pas le prix ce ne sera qu'une
lecture. a l'égard de l'extrait qui y est joint, c'est un présent
que je fais a la socièté pour leur indiquer l'ouvrage et leur
donner un précis des six premiers livres, ce qui n'est rien en
comparaison de la grosseur de l'ouvrage; cela est dit dans le
mémoire.
je ne scay laquelle de mes gratieuses estampes on vous a envoyé.
deux graveurs se sont exercès sur ma douce figure en d'après divers
portraits; l'un l'a rendue sépulcrale renfrognèe et semblable
a la statue au festin de pierre; il a mis mon nom au bas et
celuy de mes plus notables seigneuries pour luy servir sans
doute de passeport en allemagne, ou de peur que le diable
ne s'y méprit. l'autre m'a fait une figure a la chinoise avec
des oreilles de barbet, et sans res a mis l'amy des hommes au
bas sans respect pour la cuirasse enharnachèe aparemment
contre les mouches ou les maringouins. lequel des deux qui
vous soit parvenu, je scay mauvais gré a votre souvenir, de
me m'avoir pas débarbouillé aux yeux de Madame, et de luy avoir
permis de mettre cette croute dans son cabinet. je ne luy en ay
que plus d'obligation de sa bonté, et je vous prie de luy en faire
mes respectueux remerciments. depuis longtemps je suis accoutumé
a l'aimer comme votre compagne, et a l'admirer comme une des plus
belles et des plus dignes femmes, d'un paÿs ou il y en a beaucoup qui
font honneur a leur sexe. adieu je ne my mets pas souvent ce n'est pas
pour peu.