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Lettre au Père Girard, Fribourg, 10 octobre 1803
1803
Monsieur
Les prejugés favorables, qu'on a de ma personne
me confondent, et m'humilient: je me sens, helas!
bien eloigné des qualités, qu'on me suppose. Loin de
féliciter le diocèse de Lausanne sur mon Election,
on ne lui doit, ainsi qu'a moi qu'un compliment
de condoléance .
Si jetois entré dans ce redoutable Ministère par toute
autre voye que celle de L'obeïssance au Chef de l'Eglise,
j'en serois au déséspoir. Mais j'ose le dire, que le seul
devoir de la soumission a la suprême Autorité m'a
engagé de sacrifiér le repot de ma retraite, et de me charger
de ce pénible fardeau. Ouï j'ose me flatter, que mes vuës
sont pures, mes desseins salutaires: je suis de le dernier
besoin du recours d'en haut: Veüllez, Monsieur! contribuer
a me l'obtenir.
Quand à l'établissement de la Paroisse, qu'on doit a votre zèle
soutenu par le Sgr, j'y prendrai le plus vif interêt. je n'ai
<1v> Point encore l'administration du diocèse; je vous prie en attendant
de bien vouloir vous prêter a affermir l'ouvrage, que vous avez
commencé; je serai dans l'embarras de vous remplacer, l'estime,
que vous vous êtes acquise a tous les egards, rendra le choix plus
difficile. j'en conférerai avec Mr le sécrétaire .
Monsieur
Votre tres humble et obss:
serviteur fr. Maxime Capucin
Elus Evêque de Lausanne.
Fribourg 10 8bre
1803.