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Lettre au Père Girard, Fribourg, 15 février 1804
Tres Révérend Pere!
Je n'ai pas eu le tems d'examiner mûrement l'arreté , que vous
m'avez communiqué: voici cependant les réfléxions, que des
occupations quasi continuelles m'ont permises de faire.
Le premier article renverse entiérement la Hiérarchie ecclesiastique
et donne a cette Eglise la forme d'une Eglise protestante, et en sou=
mettant absolument au Collège des Anciens et aux membres du
petit conseil les beneficiés quand a leur election, quand a leur
conduite, ne l'exposeroit-ilelle pas en a en avoir avec le 2-3 mots dommage
feroient plus ne mal que de bien?
Le second en etablissant la collature doit supposer le placet, et
l'institution de l'ordinaire, et ne point déroger au pouvoir du
curé, a qui il appartient de permettre, ou de défendre de célébrer.
En vertu du troisième le Bénéficié s'obligeroit par serment a ne
pouvoir dire la vérité, et parler d'apres ces principes dans les
conversations, dans les discours publics etc. etc. lorsqu'il seroit exposé,
réquit, ou provoqué.
Dans le 6me la personne catholique recevant la bénédiction du ministre
protestant communiqueroit avec lui in sacris. D'ailleurs la Bulle
de Benoit XIV le défend.
Le 8me article ne peut être admis que comme une mesure de police,
mais nullement dans le cas, ou il s'agiroit de la validité de la promesse, ou des
empêchemens canoniques du mariage.
En général je trouve, que cet Arreté mérité des reflexions les
plus sérieuses, je les ferai; et je consulterai sur le partit,
<1v> Qu'il y aura a prendre. En attendant j'abandonne le tout
a votre 1 mot dommage, a votre sagesse, a votre prudence.
Veullez agréer l'assurance de mon estime, de mon dévouëment
et de mon respect.
Tres Rd Pere!
Fribourg 15 février
1804.
Votre tres humble et devoué
serviteur Maxime Elû Evêque.
Au Révérend
Le tres Révérend Pere Grégoire
Girard Aumônier de la Légation
d'Hespagne actuellement
à Fribourg