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Lettre au Père Girard, Granges[-la-Battiaz], 10 novembre 1800
Monsieur!
J'ai lu avec beaucoup d'attention les observations que vous
m'avés communiquées sur le memoire que j'ai addressé
dernierement au Conseil éxécutif. La marque d'interet, que
vous me donnez dans cette remontre, m'est très précieuse et
j'y suis extremement sensible. Mais comme ma demarche
est le resultat d'un examen réflechi et d'une meure déliberation,
qui m'ont convaincus et qui me convainquent encore, que je
trahirois ma conscience et mon devoir, si je gardois plus long=
tems le silence, je désire, que mon mémoire soît présenté
sans ulterieur retard, d'autant plus que le Rme Evêque
de Sion y a adhéré, et L'a adopté ; et que des feuilles publiques
helvétiques, sans y être provoquées, viennent d'attaquer ou=
vertement la Constitution divine de L'Eglise catholique.
En conséquence je vous prie au nom de la Réligion, et j'espère
de votre zèle, que vous voudrés bien L'appuÿer par tous les
moyens que votre prudence et votre experience vous sug=
gereront. dut l'effet ne pas répondre a ma juste attention
et a mes voeux, j'aurai toujours pour moi la consola=
tion d'avoir fait ce qui dependoit de moi, et le doux té=
moignage, que me rendra ma conscience, d'avoir fait mon
devoir.
J'ai l'honneur d'etre avec la plus respectueuse considération
Monsieur!
votre très humble et obeisst servitr
† jean Baptiste Evêque de
Lausanne
Granges le 10. 9bre 1800.