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Lettre au Père Girard, Fribourg, 17 septembre 1800
Monsieur
je ne crois pas, qu'on s'occupe citot ni des tribunaux
de moeurs, ni du mode de repourvoir aux Cures vacantes.
En tout cas si ces choses devoient être discutées, je
vous prie de vous rapellér ce que j'ai eu l'honeur de
vous dire a notre dernière entrevue. je ne desire pour
mes Curés d'autres places dans les tribunaux de moeurs,
que celle, qui les mettra dans le cas d'edifiér les dits
tribunaux sur les moeurs de leurs parroissiens, et de
leurs addressér en presence du tribunal les censures
meritées, et autres admonitions pastorales.
Pour la repourvue des benéfices vacans, ou a vaquér,
je crois que le meilleur mode de les répourvoir seroit,
qu'il fut nommés des Examinateurs assermentés, qui
rechercheront diligêment, et leur science, et leurs moeurs, et
celui, qui aura le plus de merite sera nommé; Que si on
<1v> veut donnér quelque chose au peuple, il pourroit être
admis a assister par Deputés a l'Examen, qui se
faira, et a égalité de mérites, on aura égard a sa
récomandation pour le sujet, qu'il désirera.
voila, Monsieur, ma facon de pensér en attendant,
que je vous fasse part d'ultérieures rêflexions sur
l'Etat de la Réligion.
je vous prie de bien vouloir continuér a
sécondér les bonnes intentions du Conseil Exécutif,
et si vous voÿez, que de mon coté, je puisse être
utile a quelque chose, ne me la laisséz pas ignorér.
Je suis avec beaucoup de considération.
Fribourg ce 17. 7bre 1800.
Monsieur
Votre tres humble et
tres obeissant serviteur
† jean Baptiste Evêque
de Lausanne
a Reverend
Dom girard ministre du
Culte Catholique
a Berne