Transcription

Odet, Jean-Baptiste d' (1752-1803), Lettre au Père Girard, Granges[-la-Battiaz], 04 juin 1800

Grange  ce 4. juin 1800

je ne suis point surpris, mon cher! que vous trouviez quelque
contrate entre la sentence, que l'officialité a prononcé rélativé=
ment a Bossonnens, et mes réscripts, qui l'ont prêcedées. je
n'avois jusqu'alors travaillé, qu'a étoufér cette dificulté naissante,
dont je craignois les suites: il me parroissoit, que la chose
n'étoit pas d'une conséquence si importante, qu'on ne puisse
accordér quelque consolation aux pétitionnaires. j'ai donc
prié le Rssme Prévôt , et le Curé  nouvellement établi de
bien vouloir m'apuÿer. vous aurez vu par les papiés, qui
vous ont etés exhibés, que le Rssme inclinoit a accordér
quelque chose, mais le second tout neuf encore, absolu dans
ses idées, et ténace aux droits prêtendus de son benéfice, n'a
rien voulu cedér, il a donc fallu pour terminér cette affaire
une sentence juridique. je n'avois jusqu'alors rien statué, que
provisoirement. dès qu'il s'agit de prononcér définitivément,
je n'ai pas voulu m'en chargér seul, mais j'ai assemblé mon
Conseil : Les parties ont parus surtout ceux de Bossonnens
sans avoir bien informé leurs Avocats, de façon que ceux
<1v> d'attallens assistés de leur Curé aÿants produit une lettre
de feu Claude Antoine Duding , qui corrigoit son prêcedent
récefs de l'an 1725. l'avocat de la Commune de Bossonnens
n'a pu ÿ repondre: les deux parties aÿant la dessus demandé
un jugement sommaire, on ne l'a pu réfusér, et tous les suffrages
se sont reunis en faveur de ceux d'Attallens. Cependant j'ai
fais inserér dans la sentence, que le Curé seroit libre de dire la
matinière dans quelle Eglise ils voudroientt, et j'espérois qu'ainsi,
que je lui ai insinué il saisirtoit avec emprêssement cette
occasion de se conciliér de nouveau ceux de Bossonnens, qu'
il avoit aigri en se mettant inutilement et indiscrettement a
la tête d'une partie de sa Paroisse contre l'autre. voila un
narré fidel de ce qui s'est passé dans cette affaire. je crois,
que ainsi, qu'il arrive ordinairement, ceux, qui sont descendû
a Berne, ne vous auront dit, que ce qui faisoit en leur faveur,
et vous auront laissé ignorér le reste.

Vous devez être surpris, que je n'ai pas encore repondu a
votre avant dernière lettre . En voici la raison; il ÿ a
<2r> quelques mois, que j'ai chargé le Secretaire  de rédigér plusieurs
reflexions sur des objêts, qui me font de la peine, entre
autres sur la facon, dont le chef de notre Réligion est traitté
dans le bulletin de Lausanne, je voulois vous communiquér
cet ouvrage avant d'entamér la correspondance avec Mr. le
Doÿen Ith , mais je perd l'Esperance de le voir éclore, comme
beaucoup d'autres, ainsi je vais sans tarder d'avantage ecrire a
cet Estimable Pasteur, et je me promês beaucoup de
cette corréspondance.

Krauér chargé des affaires du Nonce n'existe plus
j'apprend dans ce moment par Mr. le Curé d'avrie , que
vous êtes a Fribourg. j'envoÿe en conséquence incêssemment
mon Domestique vous porter la presente.

je suis avec les sentimens, que vous m'avez inspiré, et
que vous continué de meriter Votre Serviteur

jean Baptiste Evêque
de Lausanne


Enveloppe

Au Reverend
tres Reverend Dom Girard
Curé de Berne presentement
a Fribourg


Note

  Public

Apostille sur le dos du document : "4 juin 1800".

Etendue
intégrale
Citer comme
Odet, Jean-Baptiste d' (1752-1803), Lettre au Père Girard, Granges[-la-Battiaz], 04 juin 1800, cote BCUF Papiers Grégoire Girard, LE 23 1800.4. Selon la transcription établie par Damien Savoy pour Lumières.Lausanne (Université de Lausanne), url: https://lumieres.unil.ch/fiches/trans/1211/, version du 19.11.2020.
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