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Lettre au Père Girard, Fribourg, 05 mai 1800
Tres Reverend Curé.
C'est hier, que j'ai recu, cette lettre consolante, ou vous me faites
le détail de vos travaux . Elle a produit sur moi l'effet, qu'elle devoit
naturellement produire. elle m'a comblé de joÿe, et a versé dans mon
ame la plus douce satisfaction. je remêrcie mille fois le Seigneur de
ce qu'il vous a mis dans l'occasion de developér votre zêle. Eh! comment
ne pas approuver tout ce que vous faites, quand toutes vos démarches ne
respirent que la prudence, et le zêle le plus pur. je vous prie de bien
vouloir continuér a instruire les soldats de mon Diocese surtout, car plus
je vais en avant, plus je vois, que l'instruction manque dans les paroisses.
nous avons des prêtres, qui sont bornés, d'autres parrêsseux, d'autres pêchent
en ne voulant rien faire, que ce qu'ils appellent leur devoir. Si Dieu, comme
je l'Espêre, nous donne la Tranquillité, je tacherai de porter quelque remêde
a ces meaux. En attendant conservez vous pour pouvoir continuér a être
utile au Diocese par vos travaux. vous scavez, que l'homme n'est pas
de fer. je ne suis pas sans crainte sur votre santé.
<1v> je ne scais, ce que les chanoines de Gruÿere ont fait. Le Doÿen m'a
donné a entendre, que la famille Gachet pousseroit ses prêtentions jusqu'à
une décision définitive. Quant à moi je suis enchanté de la tournure
que cette affaire a pris, et vous remercie d'ÿ avoir contribué.
je suis avec une parfaite Estime, et une pleine considération.
Fribourg ce 5. maÿ 178 1800.
† jean Baptiste Evêque de
Lausanne