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Lettre à Frédéric de Sacconay, Marseille, 30 mars 1744
de marseille ce 30 mars 1744
dans le temps que ta femme dansoit la danse tant désirèe mon
cher amy, la mienne en ètoit a celle qui suit, je crois t'avoir mandé
la naissance de mon fils le quinze au soir, les suites sont on ne
peut pas plus heureuses et l'enfant se porte a merveille, je t'en
desire autant dans dix mois et demy, je n'ay pas été plus de temps
et en vèrité la vie est trop courte pour en perdre, je ne fais pourtant
pas icy mon compliment sur ton mariage, j'attends ainsy que ma
mère que tu m'en aye apris la consommation; va doucement mon
pauvre amy, personne ne te l'emportera. je te suis bien obligé
d'avoir ècrit a soleure, pour mes deux gros suisses, je t'auray
grande obligation, ne te rebute pas par les difficultés, fais marché
avec eux comme il te plaira et me les envoye adieu mon cher
amy, le courrier me presse tmes respects chex toy, je t'aime de tout
mon coeur