Pont-Wullyamoz [-Burnand], Louise de (1751 - 1814)
Bapt. le 17 décembre 1751 à Lucens, Marie-Louise-Françoise. Protestante puis catholique. Fille de Barthélemy-Daniel Burnand, seigneur de Sepey près Vulliens, et de Sara-Salomé-Lucrèce née Henchoz.
Epouse en 1773 Jean-Isaac W., de Saint-Saphorin et Lausanne, capitaine dans le régiment suisse d'Ernst au service de France.
Enfant: Alphonse (1775-1847), baron de Pont-Wullyamoz, chambellan de l'empereur d'Autriche, conseiller aulique et secrétaire privé du prince de Metternich.
"[Après avoir épousé Jean-Isaac Wullyamoz en 1773, P.] le suivit durant quelques années dans ses déplacements d'officier. Elle séjourna à Paris, où elle fut en contact avec la cour de Louis XV, en Angleterre et aux Pays-Bas. Un fils, Alphonse, naquit de cette union, trois ans avant le décès du capitaine [...] en 1790. Veuve et chargée d'un enfant qu'elle idolâtrait, [P.] s'installa à Lausanne et entreprit de recourir à sa plume pour subsister. [...] Partageant ses idées, [elle] fut souvent en contact avec le doyen Bridel, qui lui fournissait les renseignements historiques dont elle avait besoin. [...] Sans doute pour égaler Mme de Montolieu, sa concurrente, [P.] s'adjugea encore le titre de baronne. Ce nom aristocratique lui fut certainement d'une grande utilité lorsque, en 1798, rejetant en bloc la démocratie et les idées nouvelles, elle s'exila en Autriche - un des derniers bastions des doctrines de l'Ancien Régime - et s'installa à Vienne avec son fils. [...] Pour remédier à une situation financière critique, [P.] continue à écrire [et malgré ses problèmes d'argent, elle] parvint à fréquenter la cour et à inscrire Alphonse à l'Académie, puis à l'Ecole des pages, lui permettant ainsi de faire la brillante carrière qu'elle avait désiré pour lui. [P.] ne revint jamais en Suisse et, jusqu'à son décès, demeura fidèle à ses opinions politiques, espérant toujours que les Bernois allaient récupérer le Pays de Vaud."
(source: extrait tiré de M. Dubois, "Le roman sentimental en Suisse romande (1780-1830)", in C. Jaquier (dir.), La sensibilité dans la Suisse des Lumières. Entre physiologie et morale, une qualité opportuniste, 2005, p. 167-256)
Si P. écrit occasionellement pour le Journal littéraire de Lausanne dès 1793, elle en devient l'une des principales rédactrices à partir de 1795, assurant ainsi la partie littéraire, jusqu'à sa disparition en fin d'année 1798. Elle a joui d'une certaine célébrité dans le Pays de Vaud en y cultivant la première l'anecdote historique.
- 1795 - 1798 Rédactrice du Journal littéraire à Lausanne
- Fils/Fille: Pont-Wullyamoz, Alphonse de (vers 1787-1847)
- Connaissance: Bridel, Philippe-Sirice
- Connaissance: Montolieu [-Polier, -de Crousaz], Isabelle de
- Connaissance proche: Du Peyrou, Pierre-Alexandre
- Connaissance proche: Polier, Elisabeth Marianne, dite la chanoinesse
- Connaissance: Bridel, Philippe-Sirice
- Livre - Auteur
- , La recette du médecin Nicoclès: anecdote orientale du règne de Cyrus, Berne : chez Emmanuel Haller, 1795, 120 p.
- , Anecdotes tirées de l'histoire et des chroniques suisses, Lausanne : chez Henri Vincent, 1796, 2 vol.
- , Nouvelles anecdotes suisses: par l'auteur des premières, Brunswick : de l'impr. de Simon, 1802, 2 vol.
- , Correspondance de deux amies, ou, Lettres écrites d'Evian en Chablais à Baden en Autriche, Paris : chez Renard, 1806, 2 vol.
- Article de revue - Auteur
- , « La dédicace de la Chapelle; ou la Tour-de-Trêmes », Journal littéraire de Lausanne, février 1795, p. 073-107
- , « La prise d'habit. Anecdote du quinzième siècle, tirée de l'Histoire de Suisse », Journal littéraire de Lausanne, avril 1795, p. 225-269
- , « Faruch-na, ou le pouvoir de l'imagination », Journal littéraire de Lausanne, juin 1795, p. 369-403
- , « Elégie sur le monument du Chevalier Othon de Grandson, qui se voit dans le choeur de l'église cathédrale de Lausanne », Journal littéraire de Lausanne, juillet 1795, p. 059-062
- , « Vie mémorable, et mort funeste de Messire Othon de Grandson. Tirée d'une ancienne chronique du Pays-de-Vaud », Journal littéraire de Lausanne, août 1795, p. 065
- , « Suite de la chronique vaudoise, concernant Messire Othon de Grandson », Journal littéraire de Lausanne, septembre 1795, p. 129-177
- , « Suite de la chronique vaudoise, concernant Messire Othon de Grandson », Journal littéraire de Lausanne, octobre 1795, p. 209-252
- , « Suite de la chronique vaudoise, concernant Messire Othon de Grandson », Journal littéraire de Lausanne, novembre 1795, p. 281-317
- , « Suite de la chronique vaudoise, concernant Messire Othon de Grandson », Journal littéraire de Lausanne, décembre 1795, p. 353-382
- , « "Le premier temple". Poème traduit librement de l'allemand, du recueil des poésies de Madame la baronne de Berlepsch », Journal littéraire de Lausanne, janvier 1796, p. 003-015
- , « Confession d'Adrienne, ou le mépris des préjugés », Journal littéraire de Lausanne, juillet 1796, p. 003-024
- , « Suite des confessions d'Adrienne, ou le mépris des préjugés », Journal littéraire de Lausanne, septembre 1796, p. 141-165
- , « Ermengilde et Bozon, ou les mystères du donjon de Vufflens », Journal littéraire de Lausanne, octobre 1796, p. 205-218
- , « Ermengilde et Bozon, ou les mystères du donjon de Vufflens. Suite », Journal littéraire de Lausanne, novembre 1796, p. 277-302
- , « Ermengilde et Bozon, ou les mystères du donjon de Vufflens. Suite », Journal littéraire de Lausanne, décembre 1796, p. 351-370
- , « Ermengilde et Bozon, ou les mystères du donjon de Vufflens. Suite », Journal littéraire de Lausanne, janvier 1797, p. 003-024
- , « Suite des "Mystères du donjon". Histoire de la marquise d'Yvrée, racontée par elle-même », Journal littéraire de Lausanne, février 1797, p. 069-118
- , « Suite des mystères du donjon de Vufflens », Journal littéraire de Lausanne, mars 1797, p. 165-185
- Article de revue
- , « "La recette du médecin Nicocles: anecdote orientale, du règne de Cyrus". A Berne, chez Emanuel Haller, 1795 », Journal littéraire de Lausanne, juin 1795, p. 435-436
- , « Annonces de nouveautés littéraires. Anecdotes tirées de l'histoire et des chroniques suisses, par Madame de P. W., deux volumes in-12, avec figures. Lausanne, chez Henri Vincent, imp. lib. 1796. Prix 4 livres de Suisse », Journal littéraire de Lausanne, janvier 1797, p. 063-065
- , « L'ermite de Fribourg, nouvelle helvétique. Par l'auteur de "Marcomeris ou le beau troubadour" », Journal littéraire de Lausanne, septembre 1797, p. 145-164
- Livre
- , Histoire de la dame en rose : Madame de Pont-Wullyamoz, Vaudoise émigrée, Lausanne : F. Rouge, 1944, 263 p.
- Jaquier, Claire (dir.), La sensibilité dans la Suisse des Lumières. Entre physiologie et morale, une qualité opportuniste, Genève : Slatkine, coll. Travaux sur la Suisse des Lumières 6, 2005, 371 p.
- Chapitre de livre
- , « Esprit alémanique et écrit vaudois. Sur l'itinéraire de Louise Burnand de Sepey, "baronne" de Pont-Wullyamoz (1715-1814) », in Crogiez Labarthe, Michèle (dir.), Les écrivains suisses alémaniques et la culture francophone au XVIIIe siècle. Actes du colloque de Berne 24-26 novembre 2004, Genève : Slatkine, 2008, p. 301-317
- , « Esprit alémanique et écrit vaudois. Sur l'itinéraire de Louise Burnand de Sepey, "baronne" de Pont-Wullyamoz (1751-1814) », in Battistini, Sandrine et alii (dir.), Les écrivains suisses alémaniques et la culture francophone au XVIIIe siècle, Genève : Slatkine, 2008, p. 301-317
- Article de revue
- , « La carrière d'un Vaudois à la Cour d'Autriche au début du XIXe siècle, d'après les lettres de Madame de Pont-Wullyamoz », Revue historique vaudoise, n° 41, 1933, p. 3-43
- , « Une curieuse mésaventure littéraire de Madame de Pont-Wullyamoz », Revue historique vaudoise, n° 54, 1946, p. 65-82
- , « Autour de la Dame en rose (Madame de Pont-Wullyamoz) », Revue historique vaudoise, n° 56, 1948, p. 150-151, 207-209
- , « Le roman sentimental en Suisse romande (1780-1830) », Annales Benjamin Constant, n° 25, 2001, p. 161-246