Fiche biographique

Vernes, Jacob (1728 - 1791)

Naissance
31.05.1728 à Genève
Décès
22.10.1791 à Genève
Confession
Protestant
Lieu d'origine
Genève
Nationalité
Suisse
Etat civil

Fils de Jean Georges (1696-1763), négociant, et de Françoise Marguerite née Marin (1703-1780). V. épouse le 8 janvier 1759 Marie-Françoise Clarenc, fille de Daniel, française de Puylaurens, morte en décembre 1759. V. épouse en secondes noces le 18 mars 1764 Marie-Anne (ou Marianne) Simonde, fille de François, de Genève, capitaine au service de France, décédée le 12 mai 1773. Le 8 janvier 1775 V. épouse en troisièmes noces Jeanne-Rosalie Fenou, fille de Jacques, française de Brest.

Biographie

V. étudie la théologie à l'Académie de Genève (immatriculé en 1743) et soutient sa thèse le 24 novembre 1751. V. est consacré le 10 mai 1752. Il fait le Grand Tour en France, aux Pay-Bas et en Angleterre (automne 1752-1755). Pasteur à Céligny dès le 30 janvier 1761. En juillet 1762 V. est candidat (non élu) à la chaire de philosophie de l'Académie de Genève. Il est proposé candidat par la Compagnie des Pasteurs à la chaire de théologie de l'Académie en mai 1763, à nouveau non élu. En octobre 1765, il pense à une troisième candidature avant d'y renoncer. Elu pasteur à Saconnex le 16 septembre 1768, puis en ville de Genève le 11 mai 1770. Membre des Représentants, V. est déposé le 21 novembre 1782 suite à son attitude pendant la révolution genevoise. Exilé jusqu'en 1790, d'abord à Neuchâtel, puis à Morges dès 1783. V. réintègre la Compagnie des Pasteurs le 11 décembre 1789. Il revient à Genève début 1790, mais ne reprend jamais l'exercie du ministère.
(source: d'après M.-C. Pitassi, "Vernes, Jacob", in Dictionnaire historique de la Suisse, version du 03.01.2015 et J.-D. Candaux, "Jacob Vernes (1728-1791)", in J. Sgard (dir.), Dictionnaire des journalistes, 1600-1789, notice n° 800)

Commentaires sur son oeuvre/ses écrits

"Esprit foncièrement libéral, tant en politique qu'en religion, «socinien honteux» mais non pas déiste, V. sentit le besoin de se distancer du « Vicaire savoyard ». D'où ses Lettres sur le christianisme de Mr J.J. Rousseau (Genève, 1763), qui mirent fin à ses bonnes relations avec Jean Jacques et lui valurent quelques épithètes acides («barbouilleur de papier, calomniateur public») dans les Lettres écrites de la montagne. Abusé par son ressentiment, Rousseau attribua alors à V. l'abject Sentiment des citoyens de Voltaire (paru en déc. 1764), ce qui fit dégénérer la brouille en une guerre de lettres et brochures [...]. V. voulut avoir le dernier mot en publiant encore un Examen de ce qui concerne le christianisme, la réformation évangélique et les ministres de Genève dans les deux premières lettres de Mr. J.J. Rousseau écrites de la montagne (Genève, 1765). V. s'en prit d'autre part aux athées - et aux philosophes à travers eux - dans sa Confidence philosophique (1771), roman épistolaire qui déchaîna les sarcasmes de la CL. (t. IX, p. 341-342) et dont on a pu dire qu'il était «du Voltaire, du vrai Voltaire à rebours». Dans les querelles politiques genevoises enfin, V. intervint à plusieurs reprises dans un sens «progressiste», notamment en 1780 [...]. Il avait été attaqué par une brochure anonyme en 1777 [...], il le fut de nouveau en 1780 [...].
Relations épistolaires : V. entretint durant toute sa vie une correspondance assez active, dont trois lots sont aujourd'hui conservés dans des dépôts publics genevois ([BGE] ms.fr. 296-300 ; [BGE]., ms. suppl. 1036 ; A.E.G., Archives de famille, 1er série, Vernes, 1-11). Ces divers recueils contiennent des lettres de plus de 250 correspondants différents, dont les principaux sont : a) de proches parents de V., notamment ses beaux-frères les pasteurs Jean Jacques Juventin (41 lettres) et Gédéon François Simonde, sa fille Jenny et son neveu puis gendre F.F. Blanchenay ; b) ses compatriotes Pierre Boin, André César Bordier, David Chauvet, l'historien Paul Henri Mallet, le publiciste Jacques Mallet Du Pan, Antoine et Pierre Mouchon, le pasteur Paul Moultou, Daniel Naville, Jacques et Jacques Antoine Odier, le pasteur Antoine Jacques Roustan et le docteur Théodore Tronchin ; c) les Vaudois Benjamin Carrard, d'Orbe, et Henri Alexandre Catt, le familier de Frédéric II ; d) et enfin, si paradoxal que ce soit, Voltaire (79 lettres) et Palissot (59). On connaît en revanche assez peu de lettres écrites par V. lui-même. La [BGE] en conserve sept adressées à la Compagnie des Pasteurs (ms.fr. 447), trois à Charles Bonnet, trois à H.B. de Saussure, deux aux libraires Barde & Manget, et quelques autres, isolées. On y trouve aussi la copie par Charles Dardier de cinq lettres de V. à Louis Salles, négociant à Nîmes. La Burgerbibliothek de Berne possède deux lettres à Albert de Haller (ms. hist. Helv. XVI 11/51, n° 25-26) et la bibliothèque de l'Institut de France en conserve trois adressées à Pierre Michel Hennin, avec les minutes des réponses (ms. 1280, f° 172-186). Les correspondances de V. avec J.J. Rousseau d'une part, Voltaire d'autre part, ont seules fait l'objet de publications intégrales. La Compagnie des Pasteurs mise à part, V. ne semble pas avoir fait partie d'aucun groupement organisé. Son nom ne figure pas sur les listes des premières loges maçonniques genevoises.

V. a publié à Genève, chez Philibert, de 1755 à 1760, une revue trimestrielle intitulée Choix littéraire, qui forme une collection de 24 vol. in-8°, de 208 à 232 p. chacun. V. semble avoir été le rédacteur-éditeur unique de ce périodique qui emprunte beaucoup de morceaux aux écrivains du jour et aux publications contemporaines (l'Encyclopédie, notamment), mais qui contient aussi nombre de pages originales : à côté de ses propres contributions, V. y inséra celles de ses amis d'alors, tels que le Lyonnais Charles Borde, le Neuchâtelois Jean Laurent Garcin, Paul Henri Mallet, J.J. Rousseau, Antoine Jacques Roustan, Gabriel Seigneux de Correvon et Voltaire. Détail et listes dans Unger et D.P.1 210."

(source: extraits tirés de  J.-D. Candaux, "Jacob Vernes (1728-1791)", in J. Sgard (dir.), Dictionnaire des journalistes, 1600-1789, notice n° 800)
 

Fonctions publiques et privées
  • 30.01.1761 - 1768  pasteur à Céligny
  • 16.09.1768 - 1770  pasteur à Saconnex
  • 11.05.1770 - 1782  pasteur à Genève
Sociétés et académies
Relations et contacts

Fonds d'archives

Bibliothèque de Genève (BGE), Correspondance Jacob Vernes (Ms. fr. 296-300); Correspondance ecclésiastique de la Compagnie des Pasteurs (Ms. fr. 447).

Archives de l'Etat de Genève (AEG), Fond Famille Vernes.

Publications
Littérature secondaire