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« Assemblée XXIV. Analyse de la dissertation de l'abbé de Saint-Pierre sur l’avarice et l’économie », in Extrait des conférences de la Société de Monsieur le comte de la Lippe, Lausanne, 04 mai 1743, vol. 1, p. 263-270
- Société du comte de la Lippe (Auteur)
La séance débute par la synthèse de l'assemblée précédente que propose le comte de la Lippe. Celle-ci portait sur la nécessité de la religion pour un prince. Le comte retient surtout l'idée que la religion montre bien le sens et la nature des devoirs que sont ceux du prince par rapport à Dieu ainsi que face à ses sujets dont il est chargé de faire le bonheur. De plus la religion rend tout potentat sensible à la présence d'un supérieur au-dessus de lui auquel il devra rendre des comptes.
L'assemblée analyse ensuite un discours de l'abbé de Saint-Pierre au sujet de l'avarice. L'idée générale partagée par l'assemblée est que l'avare, supposé posséder une grande fortune, ne cherche à faire aucun bien à personne, il se contente de jouir de sa richesse en imagination se réjouissant juste d'en disposer selon son bon vouloir. L'avare est encore plus condamnable que le prodigue car il ne pense jamais à faire aucun bien à la société ou à son entourage, ses pensées étant en permanence rapportées sur lui-même et ses propres biens.
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Mots-clés:
- Economie
- Richesse/pauvreté
- Société
- Société savante/cercle/salon
- Economie
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Personne:
- Caussade, Jonathan, baron de (1679-1752)
- Dapples, Jean-François (1690 - 1772)
- Lignon, Jacques Bibaud, marquis du (v. 1677 - 1746)
- Lippe, Simon Auguste, comte de la (1727 - 1782)
- Loys de Bochat, Charles Guillaume (1695 - 1754)
- Loys de Cheseaux, Jean-Philippe (1718 - 1751)
- Polier de Bottens, Georges (1675 - 1759)
- Polier de Saint-Germain, Antoine (1705 - 1797)
- Seigneux de Correvon, Gabriel (1695 - 1775)
- Seigneux, François (1699 - 1775)
- Seigneux, Jean-Samuel (1688-1766)
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Société/Académie:
- Société littéraire du comte de la Lippe - Lausanne (1742-1747)
- Helder Mendes Baiao (intégrale/fini) [afficher]
Public
Ouvrages et personnalités citées au cours de l'assemblée (suivant l'ordre d'apparition dans le texte):
- Caligula (12-41), empereur romain et archétype dans la culture occidentale de l'autocrate fou et sanguinaire.
- Castel de Saint-Pierre, Charles-Irénée (1658-1743), Ouvrajes de politique, par M. l'abbé de Saint-Pierre...
Suivant les indications du procès-verbal le discours lu en assemblée peut en effet être trouvé au tome XIII des Ouvrajes de morale et de politique de Mr. l'Abbé de St. Pierre, [Rotterdam, Chez Jean Daniel Beman, 1737]. Cet article I des "Pansées de Morale et de Politique" traitant de l'avarice se trouvant aux pages 251-305. Il est à noter que les Assemblées n° 3, 6 et 20 traitent également de textes puisés chez l'abbé de Saint-Pierre.
- Aristippe de Cyrène (vers 425 av. J.-C. - 356 av. J.-C.) fondateur de l'école du Cyrénaïsme, dont l'enseignement était l'hédonisme. Il s'est rendu célèbre et méprisé (surtout dans l'opinion de Platon) pour avoir cherché à tirer du profit de ses enseignements. Diogène Laërce a conservé certaines de ses paroles restées célèbres dans Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, II, 65.
Public
Précisions concernant les "Seigneux":
Gabriel Seigneux de Correvon est dit "M. le Boursier Seigneux".
François Seigneux est appelé "M. l'Assesseur Ballival (Seigneux)".
Jean-Samuel Seigneux est nommé "M. le Bourgmestre (Seigneux)".
Public
La discussion revient trois fois sur la nécessité pour les citoyens d'une république (on parle de la Hollande, de Carthage et de Genève) d'être économes afin de soutenir les dépenses nécessaires à l'Etat en vue de sa défense. Attestant ainsi le rôle d'analyse des modèles des républiques antiques dans l'esprit des intervenants, et le rapport fusionnel que les citoyens d'une république "classique" doivent entretenir avec la Res publica. Cette remarque n'est pas anodine puisqu'elle illustre une représentation politique et sociale que nous avons aujourd'hui largement perdue.