Dans le cadre du programme de spécialisation en Humanités digitales
Dans le cadre du séminaire Pratiques des Humanités digitales, Béla Kapossy et François Vallotton (Unil, Lettres) présentent deux bases de données dans le domaine de l'histoire intellectuelle et culturelle. L'occasion de retracer la genèse de ces deux projets et de proposer un premier bilan quant à leur exploitation tant dans le domaine de l'enseignement que de la recherche.
Les archives publiques en Suisse romande contiennent d'importantes collections de documents sur la vie intellectuelle au dix-huitième siècle. Peu connues, elles restent encore sous-exploitées par les chercheurs. La structure et les fonctionalités de la plateforme Lumières.Lausanne reflètent l'historique du projet qui depuis plusieurs années déjà vise à rectifier cette situation et à établir les Lumières à Lausanne comme champ de recherche à part entière au niveau international. Initialement conçue comme un outil pédagogique pour apprendre la saisie des données bibliographique et biographique, la plateforme permet aujourd'hui également l'édition de manuscrits et la publication d'articles scientifiques, vidéos et travaux d'étudiants. Actuellement, elle héberge des projets gérés par les sections d'histoire et de philosophie, le Centre des sciences historiques de la culture et la Faculté de théologie et de sciences des religions de l'Unil. Elle collabore avec des archives et institutions publiques diverses, dont les Archives Cantonales Vaudoises, les Archives de la Ville de Lausanne, la Bibliothèque Cantonale et Universitaire et le Musée historique de Lausanne.
Ce projet s'inscrit dans le développement contemporain très important des approches d'histoire culturelle portant sur les supports de la vie intellectuelle. Il vise un double objectif, pédagogique et scientifique. Par le biais d'une plate-forme web, il s'agit d'offrir aux étudiants la possibilité de bénéficier d'une infrastructure permettant de mutualiser les fruits de leur travail et de mettre en relation, au service d'une analyse de réseaux notamment, les informations récoltées au cours du processus de recherche. Mobilisée au sein de l'enseignement, cette démarche doit servir à l'apprentissage de compétences basiques propres au travail historique : travail en archives, repérage des acteurs prépondérants et des thématiques centrales, apprentissage d'une systématique quant à la prise de notes et à l'organisation des informations, mise en perspective par le recours à la littérature secondaire, rédaction de textes analytiques.
Sur le plan scientifique, la base de données doit servir à un vaste projet éditorial collectif débouchant sur un Dictionnaire en ligne des revues culturelles suisses. Il doit montrer l'intérêt de ce type de supports pour une histoire large des échanges intellectuels et des transferts culturels tout en se prêtant à une consultation aisée et attractive susceptible de rencontrer un intérêt au-delà des seuls milieux spécialisés.
Actualité publiée le 23.03.2015