Depuis quelques décennies, la recherche accorde un intérêt croissant aux acteurs et actrices historiques. Concept-clé pour l’étude de la marge de manœuvre des individus dans des contextes sociaux donnés, l’agentivité (agency) est au cœur de la redécouverte de protagonistes privés de visibilité, telles que l’ont été et le sont encore dans une large mesure les femmes. Représentant une portion essentielle de la population, les enfants sont pourtant encore très marginaux dans ces études. En ouvrant la réflexion sur l’expérience enfantine et les modalités de l’agentivité de la jeunesse entre le XVIe et le premier tiers du XIXe siècle, ce colloque à vocation interdisciplinaire entend contribuer à leur visibilisation tout en participant au renouvellement en cours de l’écriture de l’histoire. Les principaux axes de ce colloque sont les modèles et représentations de l’agentivité enfantine (masculine ou féminine) ou de ses limites, ses manifestions sociales ainsi que l’expérience, par les jeunes individus de la gestion, voire la revendication, de leurs espaces d’autodétermination, en interaction, ou non, avec les adultes.
Jeudi 5 novembre (Géopolis, salle 2121)
09h45 Accueil des participants
10h00 Introduction
Parole enfantine et littérature (présid. Emmanuelle Chapron)
10h15 Jean-Pierre van Elslande (Université de Neuchâtel), Laisser parler les enfants. Projets pédagogiques et prise de parole enfantine dans la littérature française (1500-1700)
10h35 Jeanne Chiron (Université de Rouen-Normandie), Transcrire la parole de l’enfant : témoignages des strates d’écritures des Conversations d’Émilie d’Épinay
10h55 Questions-discussion
Dialogues et theatres pour la jeunesse (présid. Martine Hennard-Dutheil)
11h30 Karine Crousaz (Université de Lausanne), L’Agentivité dans les Colloques de Maturin Cordier
11h50 Florence Boulerie (Université de Bordeaux-Montaigne), Seuls en scène : l’agentivité enfantine dans le théâtre de Berquin (l’Ami des enfants, 1783-1783)
12h10 Questions-discussion
Adolescence et emancipation ? (présid. Anna Iuso)
14h00 Emily Claire Bruce (Université du Minnesota), Self-Formation and Self-Surveillance in Six Nineteenth-Century German Youth Diaries
14h20 Sylvie Moret Petrini (Université de Lausanne), De la sujétion à l’« indépendance » dans les écrits personnels de jeunesse (Suisse romande, 1720-1820)
14h40 Question-discussion
15h20 Véronique Castagnet-Lars (Université Toulouse Jean-Jaurès), Imiter les grands : apprendre à exercer des responsabilités, dans les congrégations mariales des collèges jésuites (période moderne)
15h40 Pierre Caspard (directeur de recherche honoraire), Tomber amoureux à l'adolescence : entre pulsions, intentions et circonstances, 16e-19e siècle
16h00 Questions-discussion
Vendredi 6 novembre (Géopolis, salle 2227)
Enfance d’exception (présid. Sylvie Mouysset)
09h00 Pascale Mormiche (Université de Cergy-Pontoise), Le « roi fait l'enfant » : apprendre à dissimuler. Les exemples de Louis XV et de son cousin, le duc de Chartres
09h20 Léonard Burnand (Université de Lausanne), L’étrange éducation d’un enfant prodige : les premiers pas de Benjamin Constant
09h40 Questions-discussion
Statut d’enfant et sphère publique (présid. Danièle Tosato-Rigo )
10h30 Antonia Perna (Université de Durham/British school, Rome), The Juvenile Public Speeches of Charles Nodier and his Peers: A Case Study of Children’s Agency in French Revolutionary Political Life
10h50 Jean-Yves Champeley (Université Savoie-Mont-Blanc), L’existence du groupe juvénile villageois au XVIIIe siècle, entre interdictions et injonctions (provinces de Lyonnais)
11h10 Loraine Chappuis (Université de Genève), Les enfants naturels et l’Hôpital Général de Genève au XVIIIe siècle : assistance, résistance et parcours de vie
11h30 Questions-discussion et Conclusion
Actualité publiée le 12.10.2020