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Lettre à Frédéric de Sacconay, Paris, 28 mars 1775
à paris ce 28 mars 1775
mes tords sont toujour les memes monsieur, et je comence à
desesperer de moi, je voit positivement qu'il y a un demon qui
s'est attaché à empeché ma conversion, sur le peut dexactitude
à ecrire, je le voit si puissant par les effets qu'il produit, que
la crainte qu'il ne fomente en moi quelques vices plus hideux
si je parvenoit à me corriger de celui cy, m'en impose, et fait que
je me resigne à etre toujour en aparence coupable doubly et
d'ingratitude pour mes amis, je me console avec quelques vanité
quand je regarde dans mon coeur, où je trouve toujour leurs
image vivante, et le plus tendre interet qui voudroit ce manifester
par quelques temoignage essenciel, le demon qui me sucite
tant de petites occupations pour me detourner décrire, n'oseroit
ce montrer alors, metté moi à meme de vous prouver cette
verité dont je suis si penetrée, si après le certaint dejeuner
que vous connoissé, les petites dames ne venoient pas me
manger mon tems, si mme de rochefort ne me fesoit pas
promener touts les matin, si on me permettoit de diner chez
moi, si je pouvois y rentrer dans la journée, je ne me dirois
pas sans cesse voila que je ne peut pas ecrire ce courier ce cera
pour le prochain, alors jaurois put vous conter les festes de la
cour pendant le carnaval, le mauvais effet qu'elles ont fait dans
le public, les courses de chevaux qu'il na pas aimées, des
tracasseries sans nombres des calomenies de la resurection de
mr turgot qui est fort bien aujourdhui, mais. mais. mais.
<1v> les procès scandaleux de mr de richelieu dont vous entendré parler
de reste par les suitte qu'il doit avoir, celui de mr de Guines qui
interesse beaucoup par les gens qui y sont compromis, il a eut
deffence de la cour de rien dire de relatif à m le d. daiguillon
dans ces memoire, ce pallie à cru qu'on vouloit le gener dans sa
défence, le cris a été general, nous attendons un grand memoire
de mr daiguillion à ce sujet, je pense que toutes ses choses là vous
parviennent, vous etes bon juge du fond, et des formes, il y
a encore le proces d'un vil coquin nomé lingart que les avocats
on chassé de leur corps, qui a attaqué le ciel et la terre, tout
jusqu'a votre digne ami qui ne le connois ny ceux dont il croit
avoir à ce plaindre, il la attaqué dans un libelle où il a mit
tous ce qu'il a jugé de plus offençant, on ce sert de cet enragé
aujourdhui, pour satisfaire bien des passions, celles des financiers
contre mr turgot economistes par principe, celles des pretres
contre ceux qui veulent eclairer les hommes, les economistes,
celles de la police de paris et de tous les parprenant du monopole
des grains, contre les economistes, les soulevements des pilliards de
tous etat contre les economistes, la vanité des gens de lettre
et des amateur des beaux art, qui est piquée de ce que les
economistes, ont demontré, que leur sublime connoissance ne
sont pas de première necessité pour le bonheur de l'humanité,
comme ils avoient aimé à se persuader, de touts les haines
actives en paroles, le lingart en a extrait forces injures, il a
confondus, les economistes, les usurier, enciclopedistes, Calvin
les jesuites, les jansenistes, les catins, les geometres, il a apelle tous
<2r> cela économistes, son livre a causé une indignation generale
notre ami sent qu'un conseiller de grand chambre devoit le
denoncer au parlement pour demander qu'il fut brulé par la
mains du boureau. il ecrivit tout de suitte pour suplier qu'il nen fut
rien, en effet il est bien au dessous de lui de prendre garde à
un malheureux qui ce perdra bien tout seul, les bon ne doivent n'y
entendre, n'y parler le langage des mechant, cet homme a voulu
revenir contre l'arret des avocat qui l'ont rayé du tableau à la
puralité de 183 des voix contre 34 qui opinoit à des humiliations
il a plaidé 2 fois devant le parlement pendant 3 heures avec des
transport inouis, ce qui na pas empeché qu'hier il n'aye été jugé
non reçevable, debouté, et tout son daussier brulé à la barre du
palais par un huissier, on s'attent qu'il donnera encore quelques
sçene au public, à sa comodité comme dit le bailly,
nous avons de samedy 7 marechaux de france les gazettes vous
en dirons les noms, mais pas les raisons, n'y passées, n'y presentes
quand je pourai vous ecrire par voye sure, je vous ferai un
tableau des choses où vous ne retrouveré pas un traint de ce
qu'elles etoient pendant votre sejour içi, ce qu'on trouvois beaux
on les trouve laids, on désespere de ceux de qui on esperoit,
on hait ceux qu'on aimoit, on meprise ceux qu'on prisoit, on
craint ceux à qui on ne prenois pas garde, et si on en veut croire
ceux qui regardent aux intrigues, il y a un combat sourd
par ricochet, entre deux revenant qui ne paroissent pas
cependant avoir beau jeu ny l'un ny l'autre, le tems démelera
tout cela, les amis de notre amy ne prenent aucunes part
à toutes ses hautes tracasseries, pour lui il est toujour le meme
<2v> ses assemblees sont extremement nombreuses, lesprit economique
fermante beaucoup, mais soutenus de cette sublime morale
qui en est inseparable, il vient à son digne chef les plus grandes
temoignage de consideration de partout, qui sont dautant plus
flateur qu'il ne les cherche pas, il est toujour dans ses projets de vous
aller voir au mois de may, je lui envie bien ce plaisir là, et celui
de voir toute votre aimable et respectable famille dans le souvenir
de la qu'elle je vous prie de mentretenir
je nai point entendus dire qu'il fut question de rien relativement
à la nation, les petites affaires politique sont les menus plaisir
de mr de vergennes, c'est à ceux qui sont sur les lieux à veiller
aux veritable interets de la nation, à legard du generalat je
vous cautionne de la maniere la plus formelle, que pour le
present, il n'est pas plus question de ce rendre à mr de choiseul
que de ce faire marechal de france, il est vrai qu'il a voulu
tenir un grand etat un tres grand etat, cet hivert ses partisants
ont abondé chez lui, mais il na nulle faveur visible à la cour sa femme
et sa soeur meme n'y ont pas été, il repart ces jour cy pour
chanteloup dont il assure dètre uniquement occupé.
le bon homme Gebelin me prie de vous offrir ses respect, et de lui menager
la continuation de vos bontés, il vient davoir un succès bien doux
mr bertin le ministre détat à qui il ne fait jamais sa cour, non
plus qu'aux autres, c'est pris dun grand interet pour lui, il vient
de lui donner 1200 lt de gratification anuelle, par l'entremise
du cher de Scepeaux que vous avez vû chez notre ami dont il est
intime, c'est un vieux Lt General Comandant du lionnois, ce pauvre
Gebelin est si modeste qu'il craint de ne pas meriter tant de faveur
il a eut aussy un grand plaisir daprendre que les bonnes gens qui
avoient été exilé pour l'affaire de nimes dont vous avez eut connoissance
etoient rapellé et tranquille chez eux, combien je vous en ay grifonné
que je meur de peur que vous ne puissiez pas lire, il ny aurois pas grand
domage, seulement lisez bien, et retenez les assurances de mon tendre et
inviolable attachement, ainsi que touts les amours dont je suis charjée
pour vous par la maison de votre amy