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Brouillon de lettre à Victor de Riqueti, marquis de Mirabeau, Berne, 25 mars 1753
Berne ce 25e mars. 1753.
Me croiriez vous assez foible mon cher Ami pour
prendre vos exellens consseils pour dles augures des malheurs
qui doivent m'arriver? Non mon cher maitre je cherche de
la force et de la sagesse chez mon ami, il m'enpoisoneroit
s'il me flatoit, je sais daillieur que son coeur est disposé
à prendre part à mes joyes et à mes peines, et les reflexions
que vous me faites faire me soutienent contre un torrent
contre le quel la prudence veut que je sois premuni. Je prens goust
à vos sages consseil ils exittent chez moi un combat interieur
dont j'augure de bonne chose tant que vous ne m'abandonerez
point; 2-3 mots biffure si vous vous transportiez un peu plus
que vous ne le faites dans ma situation vous ne seriez pas surpris
de la resistance que vous trouvez chez moi, je ne m'etendray plus
sur cet article, c'est des secours et des remedez que j'exige de vous
vous connoissez le sujet sur le quel vous travaillez je conte toujour
sur vôtre amitié quoi qui marive. quand à ma fortune
vôtre scandalle ne dureroit pas longtems si je vous faisais mon
Billan. mes soeurs nont jamais été à ma charge cher ami
nous avons partagé une fortune mediocre pour ce païs très petite
pour tout autre païs, et les partages m'ont laissés les deux
tiers des biens que feu mon pere nous avoit laissé. Je me suis
marié à une feme qui me convenoit pour le caractere la figure
et pr mes vuës d'etablissemts dans ce païs cette feme a des esperances
tres honnetes mes les constitutions fournissent au plus dans ce
<1v> païs à monter une maison à prendre possession dune terre et aux
frais d'une hate. J'ay perdu un prossez qui ma couté, j'ay
pour arrondir ma terre et etoufer des prosses et des dificultez
qui n'auroyent jamais eu de fin fait une aquisition qui
ma couté cher, les greiles, et les maladies sont des objets 1 mot écriture
les fortunes bornnées qui n'en seroyent pour de plus considerables.
pouvai-je faire tout ce que je dis là sur mille ecus de Rente?
qu'il faille se soutenir dans une etât de depence conforme à ses
rentes dans la positions où je suis depuis 10. années perssonne n'en
disconviendra il etoit plus jeuste de soutenir mes pretentions dans
ce païs ci et je l'ay fait avec une oeconomie je puis le dire
inconcevable. enfin je n'ay que des fond aux soleils sujets
à des accidens qui non seulemt vous enlevent la rente d'une année
mais même de plusieurs, je dois il faut payer des interes les bien
de toute ma famille ne peut regarder que moi je prie le ciel
de n'en pas jouir de 40. ans ma femme n'est pas dans le cas de
jouir de longtems de son bien en attendent mr son pere le plus
meritant de tous les homes nous a chez lui en ville tout l'hyver
et a mille bontes pour nous, 1 mot biffure