Transcription

A Berlin ce 25 Septembre 1710.

Monsieur,

C’est à la hâte que j’ai l’honneur de vous écrire aujourd’hui, dans
les embarras d’un déménagement, & au milieu des préparatifs pour un
grand voiage. M^rs de Berne m’ont appellé, pour remplir une
Chaire de Professeur en Droit & en Histoire, qu’ils viennent de fonder
tout nouvellement dans leur Académie de Lausanne, & je me
dispose à partir dans une quinzaine de jours tout au plus. Je n’ai
pas voulu, Monsieur, quitter ce païs, sans prendre congé de vous,
& vous prier de me continuer l’honneur de vôtre souvenir & de
vôtre bienveillance. Je n’ai pas oublié que j’ai un livre à vous,
savoir, l’Edition de Lucrèce faite à Florence, & je ne manquerai
pas de vous la renvoier, exactement, quand je n’en aurai plus besoin pour
mon Edition de Lucrèce, qui sera sans doute retardée par mon départ
de ce païs & par le nouvel Emploi où je suis engagé, quand j’aurois
d’ailleurs les secours que j’attens de divers endroits. Je vous souhaitte,
Monsieur, toute sorte de prospérité, & suis avec respect

Monsieur

Vôtre très-humble & très-=
obéïssant serviteur

Barbeyrac

A Monsieur

Monsieur Fabricius, Docteur en
Theologie & Professeur
A Hambourg