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        « Sur la liberté de presse / Sur les mœurs », in Journal littéraire, Lausanne, 10 mai 1781, p. 50-50v
	
	
		
Xe May<50> Assemblée présidée par Mr Deyverdun.
	Question. Quels sont les Avantages, et les inconve=
	niens de la Liberté de la Presse.
	On a comencé par la Lecture d’un Morceau qui peut
	lui servir de réponse, il est tiré du Tableau de
	Paris.
	Mr Gillies pense que les Nations qui ne jouissent
	pas de la Liberté de la Presse, et n’en ressentent
	point les Inconveniens, sont celles qui en retirent
	les plus grands Avantages.
	Mr Fergusson regarde la Liberté de tout imprimer come
	une Espece de Censure publique, qui peut être fort
	utile aux Mœurs.
	Mr Polier pense que la Liberté de la Presse, en
	matière de Gouvernement, peut avoir de très grands
	Inconveniens, et cite l’exemple de Geneve.
	Mr Küttner a fort bien deffendu la Liberté de la
	Presse des inculpations qu’on lui fait ordinairement
	sur l’article des Mœurs, et celui du Gouvernement.
	Mr le Juge a soutenu avec chaleur que la Liberté
	de la Presse, surtout en matière de Gouvernement est
	un des plus fermes apuis de la Liberté, mais il
	voudrait obliger tout Ecrivain de mettre son nom
	à son ouvrage.
	Mr Vernède a discuté les Inconveniens de la Liberté
	de la Presse relativement au Gouvernement, aux
	mœurs, et à la Religion, et a adopté le moyen indiqué
	par Mr le Juge.
	Mr Deyverdun pense que l’on doit mettre des bornes
	à cette Liberté en matière de Gouvernement, et
	surtout pour les Etrangers, d’autant plus qu’il croit
	qu’à cet égard, come à quelques autres, Toute verité
	n’est pas bone à dire.
On a admis la question suivante
	Quels sont les Avantages, et les Inconveniens de
	l’Imagination.
	Messieurs du Comité ont ensuite invité Messieurs
	de la Société Litteraire à faire des Extraits, ou des
	notices des Livres dont ils fairont lecture, et à les communiquer,
	<50v> à la Societé, et ils ont bien voulu s’y engager.
	Mr de Saussure de Morges a ensuite fait lecture
	d’un Ouvrage Anonime sur les Mœurs, dont l’auteur
	propose aux Membres de la Société de s’ocuper aussi
	de leur côté. La Société en rendant justice au zèle
	de l’Auteur s’est trouvée honorée qu’il l’invitat à
	concourir au but louable qu’il se propose.
	Mr le Juge souhaitterait qu’on restraignit la
	question, et qu’on la traittat relativement à notre
	pays, ou chacun des Membres relativement au
	sien.
	Mr Gillies croit qu’on doit la traitter dans toute
	son étendue, en l’apliquant à tous les Gouvernemens
	de l’Europe.
	Il a été décidé unanimêment qu’on s’en ocuperait
	dans la 15e.






