Transcription

Société littéraire de Lausanne, « Sur l’utilité des societés littéraires, par G. Deyverdun », in Mémoires lus à Lausanne dans une Société de gens de Lettres, Lausanne, [22 mars 1772], p. 1-8

Mémoire sur l’utilité des Societés
Litteraires par Mr Deyverdun

Je pense avec le célebre Jean Jacques, que les Sciences et les
Arts ont beaucoup contribué à corrompre les hommes, et à les
conduire à l’état de décadence où ils sont enfin tombés. Après un
tel aveu, vous dirés peut être Messieurs, que je ne devrais point
traiter la matière qui nous occupe aujourd’hui; Effectivement les
Academies, les Societés Litteraires seraient bien inutiles à l’homme
naturel.

Le Mal est fait, il est sans remède, nous ne pouvons plus ré=
tourner en arrière, et rentrer dans cette heureuse ignorence, qui
fit autres fois le bonheur des premiers hommes; Dans ces tems
fortunés les qualités du cœur furent sans doute Aimées comme elles
aurait toûjours dû l’être, et celles de l’esprit mises, tout au plus,
au rang des agrèmens de la figure. C’est ainsi que dans des
Païs moins Policés que les nôtres on accorde des recompenses
publiques à ceux qui se distinguent par leurs vertus.

Les habitans de L’Europe ont senti qu’il était bien plus facile
de briller par les talens de l’esprit que par les qualités du cœur, et que
le nom de savant coûtait moins à obtenir que celui d’homme vertu=
eux. Ils se sont plongés dans un abime de Verités douteuses, et d’erreurs
brillantes, qu’ils nomment connaissances; Leurs prétendues décou=
vertes leur ont inspiré de l’orgueil; Et bien loin d’étudier comme
Socrate pour apprendre qu’ils ne scavent rien, ils étudient pour se dire
savans; Cependant plus ils sont avancés, moins ils ont sû rellement,
et qui veut se livrer à une science doit commencer par retourner au point
d’où ils sont partis.

Le filosofe sent, malgré lui sa petitesse, lors qu’il se rappelle les
noms respectables des Zoroastres, Des Confucius, des Socrates. Le Géometre
dement tous les historiens, pour ne pas convenir qu’Archimède est
son maître.

L’Astronome rougit, quand on lui parle des peuples Orientaux.
L’homme qui veut être éloquent ouvre les premiers livres du Monde
pour y trouver le sublime; Le Poëte lit Homère, et est inspiré. Pas=
sons aux beaux Arts; Nôtre petite vanité s’Imagine quelques fois les avoir
<2> avoir perfectionnés. Architectes fameux! Que mettrons nous à coté
des merveilles de la Grèce, et de Rome, dont nous admirons et imitons
tous les jours les debris.

Peintres, où sont vos Zeuxis et vos Apelles? Illustres statuaires,
quels sont vos monumens? Des Colosses pesament jettés en fonte, ou de
subtils marmousets. Musiciens présomptueux, quand aves vous
inspiré le courage aux ames molles? Quand avés vous fait mouvoir
les Passions à vôtre gré? Vos tons frappent nos Oreilles; Mais parlent ils
à nos cœurs?

La Nature est la maîtresse de l’homme, et le seul guise qu’il eut dû suivre;
Plus il s’en est écarté, plus il a déchû, plus il est devenu petit et malheureux;
Mais ç'en est fait, le Mal est trop general, trop aodpté, pour qu'on
puisse se flatter d’une heureuse guerison. En vain quelques hommes voudraient
resister au torrent, et ramener le genre humain sur la route de la simple
vérité; Que fera donc le sage? Il prendra cet instrument faible et
dangereux que l’on appelle science, qui se rouit dans la main de l’homme
mal adroit; et blesse dans celle du méchant; D’une main sure et ferme
il s’en servira pour son bonheur, et pour celui des autres hommes: En
ne pouvant abolir l’usage d’un instrument nuisible, il fera tous ses efforts
pour l’employer utilement. Le titre d’Ignorant, est devenu un titre
méprisé, et qui rend inutile à la societé. Le sage cultivera donc
les sciences, et pour les rendre moins dangereuses, il en rendra l’image
général; Telle qu’un de ses instrumens inventé pour la destruction de
l’homme, et qui fit perdre aux Peruviens la liberté et le bonheur, la
science bien connue, et examinée cessera d’être aussi dangereuse.

Cette Idée me conduit naturellement au premier avantage, et à un
avantage decisif des Societés Litteraires, c’est Messieurs, à ce corps de gens
de lettres, à ces accademies où des hommes de tout état ont cultivé les sciences
en langue vulgaire, que nous devons le bonheur de les voir montrer
leurs faiblesses aux vrais sages. Graces à ces institutions, nous ne somes
plus obligés de croire sans voir, de respecter sans connaître, d’admirer sans
sentir; Déjà les Academies ont chassé de la plus grande partie de
l’Europe cette pedanterie absurde qui fut trop longtems la honte de
l’humanité. Il n’est plus permis aux gens de lettres de n’être pas sociables,
de rejetter le goût, et les graces, d’être inintelligibles, vains, et insolens. Le
sanctuaire qu’ils s’efforcaient de fermer, s’est ouvert, et nous avons connu
leurs erreurs. C’est aux accademies que nous devons aussi de la décadence de ces
<3> ces établissemens Gothiques, qu’on appelle universités, établissemens où tout
choque la nature. Est il naturel Messieurs, qu’un homme aprenne des verités
à d’autres hommes, dans une Langue hors d’usage depuis longtems, très
difficile par elle même, et qu’il ne scaurait bien connaître? Est il bien
naturel que cet homme décide sans cesse, et ne se trompe jamais?
Est il naturel, qu’il parle toûjours sans scavoir s’il est entendu, sans être
interrompu, sans répondre à des objections? Non, ce n’est pas ainsi
qu’enseignaient les sages de la Grèce. J’Espère que nous devrons aux
Academies la chûte entiere des universités, et que bien tot nous ne
verrons plus des ignorans qui ne scavent que des mots, porter le titre
arrogant de Docteurs.

Une autre obligation que nous avons aux academies, c’est
d’avoir contribué à bannir l’usage des langues mortes, celui sur
tout de la langue Latine, Langue sourde, sèche, et pauvre, si peu
faite pour la conversation, et que Malgré ses veïles aucun de nos
scavans ne parlat jamais aussi bien que le dernier habitant de
Rome. Nos neveux pourront ils croire que tous gens de Lettres de
l’Europe abandonnant de concert les langues de leur païs, ayent
employé pendant si long tems la langue d’un Peuple qui n’existe
plus, qui avait des mœurs, et des usages differens des leurs: N’ayant
point de termes pour exprimer une foule d’Idées inconnües aux
Romains, ils étaient forcés de donner un air, et une terminaison
latine aux mots de leurs propres langues, on appellait cela lati=
niser. Ce mélange de Latin ancien, de Latin moderne, forme le
langage le plus … … … et le plus barbare; le plus difficile que
le Latin du siecle d’Auguste, et sans doute bien different. Il est tel livre
écrit ainsi dont Ciceron, n’entendrait pas une Periode. Voilà le
joug absurde sous lequel nous étions courbés, lorsque les premières
accademies parurent: Ce sont elles qui engagerent les scavans à
parler comme les autres hommes. C’est Messieurs à l’academie
de la Crusca que la langue Italienne doit en grande partie
son élegance, et ses graces. Nous voions par les premiers
ouvrages du sublime Corneille, ce qu’était la langue française
dans le tems de l’erection de l’academie. C’est à ces divers établissems
qu’elle doit sa Clarté, sa souplesse, sa pureté; C’est par eux
qu’elle a obtenu l’honneur de succeder à la Latine, et de devénir
langue universelle. Ce sont des diverses Academies d’Allemagne qui
<4> qui viennent enfin d’apprendre aux Allemans étonnés qu’ils avaient
une Langue Noble, riche forte, energique, qui même dans des
moins habiles, pouvait devénir doûce et délicate. Les gens de
Lettres ont parlé, ont écrit dans la langue de leur Païs; La Ridicule
Barriere, qui separait les scavans des autres hommes a été renversée
pour toûjours, et la Philosophie sortant enfin des reduits obscurs où
on la tenait renfermée est montée par degrés jusques sur les Trônes.

Les prix distribués par les academies, sont sans doute d’une trés
grande utilité: Cette Institution a un double avantage; Elle fait naître
des ouvrages utiles ou agréables, et elle eveille des Talens qui, peut
être eussent toûjours dormi dans le silence. Quoi de plus noble de
plus Patriotique par exemple, que l’Idée de l’academie française,
en donnant pour sujets des prix, qu’elle distribue l’Eloge des grands
hommes utiles à la Patrie; Elle couvre de lauriers leurs Tombes, et
elle excite leurs desçendans à les imiter.

Ce n’est Messieurs qu’un exemple de l’utilité des prix
academiques, J’en pouvais citer bien d’autres. L’Esprit filosofique
que ces societés ont répandu sur nôtre siècle est venu au point de lui
rappeller que le peuple était composé d’hommes. Les Artisans ont
été soulagés par des Machines plus promtes, et plus commodes.
Il s’est élevé même des academies, des societés plus utiles encore,
qui toutes entieres à l’Agriculture ne s’occupent que des moïens
d’aider au Laboureur par des experiences et des procedés
nouveaux sur les Terres, par des instrumens preferables aux
anciens. Leurs mémoires écrits avec simplicité en langue vulgaire
sont lûs avec fruit par le Laboureur; Caton, Collumelle, Virgile,
écrivaient en Latin, c’était la langue de leur Païs. Mais les modernes
qui ont écrit en Latin sur de telles matières étaient les plus
absurdes des hommes.

J’ay dit Messieurs que le Second avantage des prix academiques
était d’éveiller les talens, qui eussent toûjours dormi dans le silence,
un seul fait suffira pour le prouver. Jean Jacques dit lui même
qu’il était parvenu à un âge assès avancé, sans songer à écrire,
Lors que le sujet proposé par l’academie de Dijon piqua sa
curiosité, et l’excita à écrire. C’est donc à cette Academie que
nous devons le dévéloppement des idées singulieres de cet écrivain
éloquent. Jusqu'a

<5> Jusqu’à présent Messieurs, j’ai eu l’honneur de vous entretenir
de l’utilité générale des Societés Litteraires, considerons maintenant
les avantages dont jouissent les Membres mêmes de ces Sociétés.

L’homme de Lettres ne scaurait communiquer ses idées, n’y
entendre celle des autres dans les Societés ordinaires; Dans les lieux
où les hommes sont rassemblés par le devoir ou par les plaisirs,
on ne peut se livrer à de telles conversations, dans les cercles même
les plus spirituels, on effleure les sujets, on en parle avec vivacité
et finesse, mais on n’approfondit rien; D’Ailleurs nous ne savons que
trop combien de tems enlève à l’esprit son Cruel ennemi, le jeu, le fils
de l’interet, et ce Protecteur des sots et des ignorans. Avant l’érec=
tion des Academies les gens de Lettres se recontraient donc peu, et
raisonnaient rarement ensemble, renfermés dans leurs Cabinets,
ils étudiaient mal, et peu sûrement, puis qu’ils étudiaient seuls.
Maintenant assurés de rencontrer des gens de même goût qu’eux,
ils peuvent dans certains tems marqués se consulter, s’éclairer
mutuellement, et marcher plus sûrement en compagnie à la recherche
de la Verité. Les Academies ont donc rendu l’homme de lettres plus
savant, par un second avantage, elles l’ont rendu plus universel.

Autres fois l’homme de lettres déterminé par son goût, ou par
ses circonstances à quelque Branche de la Litterature, s’y livrait
inclusivement, il ne commerçait point avec les savans d’un genre
different, et il était ignorant sur tout autre article: Le Grammairien
savait des mots, et ignorait tous les faits; Le Théologien donnait le
nom de Prophane à l’histoire des Peuples, et le nom absurde lui est
demuré. Le Mathemathicien ne connaissait ni les hommes ni leurs
actions; Le Philosophe ignorait la Litterature; Le Litterateur à son Tour
n’avait pas la moindre teinture de Philosophie. Tous enfin paraissaient
les plus ignorants des hommes, dès qu’ils voulaient sortir de leur
étroite Sphère. Les choses ont bien changé, les gens de Lettres se
voïant regulièrement dans les Assemblées Academiques se sont
Communiqués reciproquement leurs differentes connaissances, et ils ont
senty qu’elles ont entr’elles une liaison nécessaire qu’on ne peut
rompre sans danger. Un homme de Lettres a donc parû instruit
en general. Non seulement Messieurs, les Academies ont rendu
les savans plus instruits, plus universels, elles les ont encore rendus
sociables. Qu’était autres fois un savant? Un homme qui pres=
que

<6> presque toûjours renfermé dans son cabinet, ignorant les mœurs et les
usages, parlant mal la Langue de son Païs, déplacé dans toutes les societés
où il paraissait quelque fois, était mêprisé des gens du monde; mépris qui
retombé sur la science. Les Savans fasaient alors un Peuple à part, et ce
peuple était dégoutant et ridicule. Les Academies ont enfin rendu les
scavans semblables aux autres hommes, fréquentant dans leurs assemblées
des homes de tout état, de tout rang, ils sont devenus sociables, ils se sont
livrés peu à peu aux plaisirs de la societé; Et en communiquant aux gens
du monde leurs lumières, ils en ont reçû en échange le ton de la bonne
compagnie, l’homme de lettres est devènu aimable, et sait même se
prêter à la frivolité. Les ouvrages se sont ressentis du changement heureux
de nos écrivains, les graces 
ont conduit leurs plumes, les livres mêmes de
metafisique sont devénus des livres agreables.

Après avoir essayé de vous montrer quelques avantages qui resul=
tent de l’établissement des Academies; J’aurai l’honneur de vous dire
Messieurs, que je suis cependant éloigné de les croire au point de perfection
où elles pourraient être; Je vais soumettre à vôtre jugement quelques
uns des changemens utiles dont elles me paraissent susceptibles.

1. Pourquoi, n’amettons nous pas les femmes dans les Assemblées?
Quelle est donc cette Barrière, que nous nous efforçons vainement
de mettre entre les deux sexes? Est elle fondée sur la Nature, et la
raison? Je ne puis le croire; Mais cette discution me menerait trop
loin, je me contenterai maintenant de dire, que cette Barrière
n’est du moins pas fondée sur l’expérience; La femme aimable, qui
entendit et comenta Necotons, et celle qui nous traduisit Homère
n’auraient elles pas tenu leurs places dans l’academie des sciences.
Croyés vous que l’academie française n’eut pas reçu un nouvel éclat
par la présence de Mademoiselle de Monpensier, de Mesdames
de Maintenon, de Anal, de St Lambert, de Puisieux, Des Houlières,
De Grafigny, de Bocage, Riccoboni, et de tant d’autres, dont les noms m’ont
échâpé; Est ce un homme qu’on propose pour modèle dans le genre
Epistolaire? C’est Madame de Sevigné, Milady Montagü, et Madame
Macaulay, auraient elles était déplacées dans une academie
Anglaise? Ces femmes possedent dans un degré bien superieur l’etat
fin et subtil qui juge les ouvrages de sentiment, et les graces qui les
embelissent; Ces qualités seules auraient dû leur ouvrir les portes de
toutes les accademies. Dirons nous que ce n’est pas l’injustice, mais la jalousie
<7> Jalousie qui leur en à ferme l’entrée. Ah Messieurs, que cette excuse
serait honteuse pour nôtre sexe.

2. Je voudrais aussi qu’il y eut plus de sceances publiques. Peut être même
serait il à souhaiter qu’elles le fussent toutes; L’homme aime naturellement
à être vû, et remarqué, il se neglige dans la solitude, et j’ay crû m’ap=
percevoir, qu’il règne bien de la langueur dans la plus part des sceances
particulières.

3. Je crois qu’il serait très utile qu’on admit dans les Academies des jeunes
gens qui montreraient du goût et des Talens, on pourait choisir autant
d’éleves qu’il y aurait d’Academiciens. La plûpart de ses jeunes gens
deviendraient par ce moïen des Ecrivains utiles. Jusqu’à present les
Academies ont éveillé, et recompensé les Talens, par la Methode que
je propose, elles auraient encore l’avantage de les former.

4. Il serait aussi à souhaiter que les Academies fussent fussent moins
occupées de questions purement laborieuses ou frivoles, et qu’elles
tournassent leurs travaux sur des objets plus importans à l’homme,
sur la Metafisique, qui lui apprend à se connaître, sur la morale, qui
lui montre la route du vrai bonheur. Dans ce siecle faible et Corrom=
pû, où les mœurs n’existent qu’en aparence; C’est aux gens de Lettres
à se reunir pour les retablir dans leurs droits.

5. L’Esclavage étouffe le gènie. Je voudrais que les Accademies
n’esussent pas de maîtres pour Protecteurs; Que la crainte, l’Ambition
et l’interet n’y eussent point entrée, et qu’un accademicien ne se
rendit jamais à l’Assemblée dans le but d’y recevoir une pièce d’argent;
C’est aux Grands de la Terre à recompenser les Talens; Mais il ne
doivent point les payer comme des manœuvres. Une Societé de
gens de lettres sans liberté ne sera jamais fort utile, et il n’y a
rien à attendre d’une Academie dont un Roy, quelque filosofe
qu’il puisse être est le Directeur, et nomme les membres. Lors que
les gens de Lettres seront assemblés par l’interet ou l’Ambition, leurs
sceances languiront, leurs productions seront affaiblies.

Préferons de beaucoup par ces raisons les Societés composées de
particuliers, que le goût seul rassemble; À ces Academies dont l’éclat
brille aux yeux, mais qui n’ont point la même solidité. Disons le
hardiment Messieurs, l’Ambition et l’interet corrompent tout ce qu’ils
toûchent. Les Mœurs des Membres d’une societé qui ne les connaissent point,
qui ne sont unis que par l’amitié, et l’amour pour la Vérité, seront plus doûces
<8> doûces et plus agréables. Leurs productions auront un ton plus noble
et plus filosofique. Leurs entretiens seront plus vifs et plus naturels.

Puisse cette Societé Naissante prosperer, autant que je le désire
et l’espère!

Etendue
intégrale
Citer comme
Société littéraire de Lausanne, « Sur l’utilité des societés littéraires, par G. Deyverdun », in Mémoires lus à Lausanne dans une Société de gens de Lettres, Lausanne, [22 mars 1772], p. 1-8, cote BCUL, IS 1989 VII/4. Selon la transcription établie par Damiano Bardelli pour Lumières.Lausanne (Université de Lausanne), url: http://lumieres.unil.ch/fiches/trans/1380/, version du 07.02.2024.
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