Transcription

Barbeyrac, Jean, Lettre à Charles Pacius de la Motte, Groningue, 26 mai 1735

A Groningue ce 26 May 1735.

Je vous écrivis un mot, mon cher Monsieur, par le Candidat Mr La Brouer.
Je ne saurois m’empêcher d’en faire autant aujourdhui, en envoiant des Extraits;
quoi que, de la manière que Mr Smith m’écrivoit dans ce mois-ci, je n’aie
pas lieu de croire que vous soiyez encore entiérement rétabli de vôtre fluxion.
Si mes voeux pouvoient y contribuer quelque chose, vous le seriez il y a
long tems. Je vis au moins dans l’espérance, & j’espére qu’enfin elle ne
sera pas frustrée. Vous devez vous ennuyer beaucoup; quoi que je ne doute
pas que vous n’ayiez de fréquentes visites de vos Amis.

J’ai vû dans une Gazette, que les 4. derniers Volumes de l’Histoire
de l’Académie des Inscriptions &c paroissoient enfin. Cependant la derniére
Gazette d’Utrecht les annonce comme étant seulement sous presse, aussi bien
que le II. Tome du Babillard. Je m’imagine pourtant qu’il y a ici quelque
méprise, vû le long tems qu’il y a que ces Volumes ont paru à Paris.
S’ils sont véritablement publics en Hollande, ce sera un Livre à faire
envoier par De Coup; & quand vous trouverez l’occasion de les lui
faire demander, sans vous incommoder, vous m’obligerez.

Je vois par la Gazette d’Utrecht, que Mr Wesseling a accepté
la Vocation d’Utrecht, qui lui a été de nouveau adressée. Les Curateurs
de l’Université de Franeker, lui vouloient encore augmenter ses gages, au
dessus des 1600. florins qu’il aura à Utrecht: mais ils vouloient qu’il
s’engageât à rester toute sa vie à Franeker. On dit aussi, que
Mr d’Arnauld sollicite fort cette vacance. Si c’étoit une Profession
pour la Langue Gréque, il pourroit, je crois, l’obtenir plus aisément.

Je voudrois avoir des nouvelles à vous apprendre, qui vous
fissent plaisir. Ma fille vous salue, & joint ses voeux aux miens, pour
le rétablissement de vôtre santé. Elle est déja sortie, & se porte fort bien,
aussi bien que la petite Fille, qu’elle allaite. Mon Gendre partit avant-=
hier pour Lewarden, où il sera quelque tems, pour les exercices; & tâchera
ensuite de mettre quelcun à sa place, pour faire ses fonctions.

Je suis toûjours, Mon cher Monsieur, Tout à vous

Barbeyrac

Etendue
intégrale
Citer comme
Barbeyrac, Jean, Lettre à Charles Pacius de la Motte, Groningue, 26 mai 1735, cote BPF Ms 295/72. Selon la transcription établie par Meri Päivärinne pour Lumières.Lausanne (Université de Lausanne), url: http://lumieres.unil.ch/fiches/trans/808/, version du 09.03.2016.
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