Fiche biographique

Servan, Joseph Michel Antoine (1737 - 1807)

Naissance
03.11.1737 à Romans-sur-Isère (FR)
Décès
04.11.1807 à Saint-Rémy-de-Provence (FR)
Confession
Catholique
Lieu d'origine
Nationalité
Français
Etat civil

Fils de Joseph Servan de Boisset, recteur de l'hôpital général de Romans, et d'Anne née Henry. S. est l'aîné de onze frères et sœurs.

Biographie

"Il fut pensionnaire du grand collège des Jésuites de Lyon jusqu'en 1752 ; puis obtint son baccalauréat et sa licence de droit à l'Université de Paris. Le 10 juillet 1781, il fut reçu à l'Hôtel de ville de Lyon comme membre correspondant de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de cette cité. En cette circonstance il prononça avec succès son Discours sur le progrès des connaissances humaines. Il participa au renouveau du «Lycée» qui devint Académie de Nîmes le 20 pluviôse An X (10 mai 1802). Le 20 mars 1806, du fait de ses travaux sur la jachère, il devint membre associé de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Marseille.

S. fut inscrit, avec dérogation, avocat général au Parlement de Dauphiné le 30 novembre 1758. Il refusa en 1768 de siéger au Conseil du Roi comme maître des requêtes. Entre juillet et septembre de la même année, il rencontra Rousseau réfugié à Grenoble sous le nom de Renou. Dans l'affaire de la demoiselle Bon contre le comte de Suze, S. échoua et démissionna de sa charge d'avocat général, le 6 août 1772. Le public avait pris un trop vif intérêt pour l'actrice, et S. pour le comte de Suze et son épouse. Le 8 avril 1789 il fut élu député du tiers-état de la Sénéchaussée d'Aix-en-Provence, et le 17 avril élu à nouveau par la Sénéchaussée d'Arles. Il rejeta ces deux mandats. S. entreprit de nombreux voyages. En 1770 il s'était rendu pour la première fois à Lausanne pour consulter le célèbre docteur Tissot. Contre l'avis de celui-ci, en 1780 il se rallia au magnétisme animal, magnétisa et publia quatre brochures sur ce sujet avant d'être déçu par cette science. En 1790, séjournant chez un ami au château de Gillier près de Romans, il fut menacé par des paysans. A Saint-Rémy-de-Provence, en 1791, sa vie et celle de sa femme furent mises en péril ; ceci explique son émigration à Lausanne de 1792 à 1802. Durant son séjour en Suisse, il fit quelques courts voyages dans son pays d'origine, durant la Révolution, particulièrement près de Saint-Rémy-de-Provence. Grâce à la décision du Sénat, le 6 floréal an X (26 avril 1802), qui permit le retour de nombreux émigrés, il put définitivement résider en son château de Roussan. Le 22 septembre 1803 il publiait son dernier discours : Discours prononcé par le citoyen Servan président du Collège électoral [...] séant à Tarascon. Le 18 frimaire an XII (8 déc. 1803), élu par le Sénat conservateur député des Bouches-du-Rhône au Corps législatif, il refusa pour raison de santé de siéger à Paris."
(source: extrait tiré de J.-F. Lanier, "Michel Servan (1737-1807)", in Dictionnaire des journalistes (1600-1789), accédé le 04.11.2019)

S. est nommé membre correspondant de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon en 1781, et membre associé de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Marseille en 1806.

Commentaires sur son oeuvre/ses écrits

"En 1781, lors d'un séjour à Lausanne, S. publia sa Première Feuille jetée au vents (D.P.1 463). Les Eclaircissements sur la vie et les écrits de J.J. Rousseau furent publiés en 1783 en plusieurs livraisons dans le Journal encyclopédique ou universel (t. I, II, III, févr., mars, avril). Il publia en février 1789 la Première aux Grands, suivie de la Seconde (avril) puis de la Troisième (nov.).

Une bibliographie partielle des œuvres abondantes de S. a été établie par Rochas et par Brun-Durand ainsi que par Brun-Durand dans Trois Servan (p. 14-21). Il eut son premier succès lorsqu'il prononça, le 21 novembre 1763, à la rentrée du Parlement de Grenoble sa «Mercuriale sur la véritable philosophie». Pour sa célébrité, son «Discours sur l'administration de la justice criminelle», qu'il prononça le 26 novembre 1766, à la rentrée du même Parlement, fut plus déterminant encore. Diffusé en Suisse en 1767, il lui conféra une renommée européenne. Ce texte, partiellement inspiré par le Traité des délits et des peines de Beccaria, le fit connaître des juristes, mais surtout des encyclopédistes et des philosophes. Voltaire le félicita. En 1767 son Plaidoyer dans la cause d'une femme protestante suscita une profonde émotion. Voltaire, à sa lecture le compara au meilleur discours de Cicéron. Le 27 novembre 1769, son Discours sur les mœurs l'éleva au sommet de la gloire. A Grenoble, la foule le porta en triomphe jusqu'à son domicile. En cette circonstance, grâce à Voltaire, il rencontra Mallet Du Pan. En 1773, S. prononçait une des oraisons funèbres de Charles Emmanuel III, duc de Savoie et roi de Piémont Sardaigne. En 1783 dans ses Réflexions sur les Confessions de Jean-Jacques Rousseau, il critiqua la publication de lettres posthumes de Rousseau et la mise en cause de Mme de Warens dans les Confessions. Le plus célèbre de ses trois projets de Déclaration des droits de l'homme et du citoyen est daté du 31 juillet 1789 et fut examiné le même jour à l'Assemblée nationale. Un second projet, publié à Lausanne le 24 août 1789, fut interdit et sa diffusion interrompue par les autorités bernoises. Parmi des œuvres authentiques ou attribuées, publiées en 1789, se détache l'Adresse aux amis de la paix. Celle-ci parut à la fin de la même année à Lyon et à Grenoble, puis réfutée et complétée par des suppléments ; ce qui pose le problème d'œuvres attribuées à S. de 1787 à 1790. En 1795, S. publia : Des assassinats et des vols politiques ou des proscriptions et confisca­tions et Essai sur la conciliation de l'intérêt et de la justice, relatif aux assignats. Sur les Révolutions et à propos des Essais de Montaigne, S. laissa de nombreuses œuvres posthumes qui furent incomplètement publiées."
(source: extrait tiré de J.-F. Lanier, "Michel Servan (1737-1807)", in Dictionnaire des journalistes (1600-1789), accédé le 04.11.2019)

Fonctions publiques et privées
  • 1758 - 1772  Avocat général au Parlement du Dauphiné à Grenoble
Sociétés et académies
  • 1780 - 1782  Société littéraire - Lausanne (1772-1783)
Relations et contacts

Fonds d'archives

Bibliothèque de Genève (BGE).

Publications
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