Fiche bibliographique

Société du comte de la Lippe, « Assemblée XXII. Sur le bon et le mauvais usage des sociétés », in Extrait des conférences de la Société de Monsieur le comte de la Lippe, Lausanne, 20 avril 1743, vol. 1, p. 235-254

Type de document
Manuscrit
Littérature
Primaire
Auteurs
Titre du document
XXII Assemblée. Discours de Mr le Recteur Polier sur le bon et le mauvais usage des Sociétés
Titre court
Assemblée XXII. Sur le bon et le mauvais usage des sociétés
Type d'écrit
Source / Procès-verbal
Titre du livre
Extrait des conférences de la Société de Monsieur le comte de la Lippe
Volume
1
Lieu
Lausanne
Date
20 / 04 / 1743
Pages
235-254
Langue
Français
Lieu de dépôt
Bibliothèque cantonale et universitaire, Lausanne (BCUL)
Cote
BCUL 2S 1386/1
Résumé

Le comte de Lippe rapporte le sujet de l'assemblée précédente qui était consacrée à la lecture de l'ouvrage de William Stephens intitulé "la Religion des Dames". On y trouve l'opinion que le véritable intérêt de la religion se trouve dans sa pratique constante. Les disputes de théologie ne doivent pas être considérées comme "de la Religion", car les Ecritures nous montrent que "l'Essentiel" est simple, clair et à portée de tout le monde. Surtout, et l'assemblée précédente a insisté là-dessus, l'écrit de Stephens condamne fortement l'emploi de la violence en matière de différence religieuse ou de prosélytisme.

Le discours du recteur Polier sur les sociétés fera également l'objet de la séance suivante, car l'orateur n'a pu suffisamment condenser ce qu'il avait à dire. D'après Polier de Bottens l'homme est destiné à vivre en société par son créateur, c'est ce que semble indiquer à tous égards sa constitution naturelle. En effet, comment pourrait-il trouver les solutions les plus simples à tous les problèmes qui se posent à lui en tant qu'être solitaire? De même l'usage de la parole par les hommes atteste leur destination, ainsi, et surtout, que la somme des devoirs échue en partage au genre humain, et qui, tels que la "Justcice", la "Charité" la "Patience" etc. obligent l'homme à un rapport continu et constant avec son semblable. Pourtant, Polier de Bottens nous rend attentifs aux mauvais exemples que la société peut charrier, à la foule de vices qui peuvent s'y dissimuler; néanmoins, d'après l'orateur, c'est principalement par "accident" et "abus" que la société génère des désordres et tant que chacun aura en vue son "bonheur" et son "devoir" ils pourront être évités. Non contents de participer à la société générale, les hommes en forment égalements des particulières, où ils éprouvent le plaisir des agréments différents de ceux que leur fournissent les autres groupes auxquels ils s'attachent. Malheureusement, selon Polier de Bottens, ces sociétés peuvent également dissimuler de nombreux abus, éloignant ainsi l'homme des objectifs que le créateur lui a assignés. Il ne s'agit pas alors de se mettre en société avec d'autres personnes pour se corrompre moralement, mais pour s'apporter réciproquement un bien et un bonheur plus élevés. Une société particulière ne doit jamais chercher son bien propre aux dépends de la générale. En conclusion, afin de ce conformer aux vues pour lesquelles Dieu les a créés, les êtres humains devraient chercher dans les sociétés qu'ils se donnent des principes d'élévation, de bonheur et de perfectionnement.

Il ressort ensuite de la discussion que la société en général (et cela vaut également pour les particulières) exige la pratique de nos devoirs moraux en vue de son maintient, mais également de son amélioration. Il peut être encore intéressant de signaler que Loys de Bochat estime que si l'homme aspire à vivre en sociétés, il ne souhaite guère être gêné par la société civile. De même, Jean-François Dapples pense que ce n'est pas la "sociabilité" qui est le véritablement fondement des sociétés civiles, mais bien le désir de se procurer "certains avantages" (qu'il ne précise pas) et pour lesquels l'homme se trouve prêt à sacrifier une partie de sa liberté.

Sujets
Transcriptions
  • Helder Mendes Baiao (intégrale/fini) [afficher]
Note

  Public

Précisions concernant les "Seigneux":
Gabriel Seigneux de Correvon est dit "M. le Boursier Seigneux".
François Seigneux est appelé "M. l'Assesseur Ballival (Seigneux)".
Jean-Samuel Seigneux est nommé "M. le Bourgmestre (Seigneux)".

Note

  Public

Ouvrages et personnalités citées au cours de l'assemblée (suivant l'ordre d'apparition):
- William Stephens, "La Religion des Dames", in John Locke, Le Christianisme raisonnable, trad. de l'anglais par Pierre Coste, 17313, vol. 2, pp. 318-350. (Selon les indications fournies par le procès-verbal de l'assemblée XXI. D'après l'exemplaire de la British Library, il pourrait s'agir de l'édition en 2 tomes portant comme lieu d'impression Amsterdam).
- A la page 246, on parle d'un "célèbre Auteur Anglois" dont les ouvrages sur les moeurs auraient fait sensation parmi le public. D'après les indications qui suivent il semble fort probable que l'orateur se réfère au journal The Spectator de Richard Steele et Joseph Addison.
- Il est fait référence à la page 252 au "P. Buffier" et à son traité intitulé "Regles de la vie Civile". Selon toute vraisemblance il s'agit de l'écrit de Claude Buffier (1661-1737) intitulé Traité de la société civile et du moyen de se rendre heureux, en contribuant au bonheur des personnes avec qui l'on vit, [Paris, P.-F. Giffart, 1726].

Auteur de la fiche
Helder Mendes Baiao
Dernière modification
25 Fév 2013 - 15:38 (blovis)

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