Fiche bibliographique

Annonçant les dernières parutions à Francfort et Paris, l'article adopte la double forme du compte-rendu et de l'analyse critique, selon le modèle hérité du périodique français "Nouvelles littéraires" fondé par l'abbé Raynal en 1747 - rapprochement suggéré d'ailleurs par le titre éponyme donné à l'article du "Journal helvétique". Regroupant un ensemble très éclectique d'ouvrages du premier quart de l'année 1753 tout en tentant de donner une solution de continuité par rapprochement thématique, l'agencement de l'article répond également à un idéal synthétique et classificateur proche du projet encyclopédique de Diderot et d'Alembert, dont les premiers tomes ont commencé à paraître deux années plus tôt. Le compte-rendu passe ainsi de la littérature d'édification religieuse avec le traité de "bonne mort" sous forme de recueil d'exempla du pasteur Jacques Roques de Maumont à la littérature d'érudition comprenant l'Histoire profane moderne – avec les "Anecdotes historiques" de l'abbé Raynal – antique – avec l'"Abrégé chronologique" d'Adrien Richer, enfin les beaux-arts, avec le "Catalogue raisonné des tableaux du Roi". La fin de l’article est consacrée à la littérature dramatique avec deux comédies, "Narcisse" de Jean-Jacques Rousseau et "La Frivolité" de Louis de Boissy. La pièce de Rousseau donne lieu à une brève annonce sur deux pages comprenant un rapprochement avec le "Discours sur les sciences et les arts" déjà établi dans la préface, à un résumé très succinct de l’intrigue et à une analyse de la réception limitée et du peu de succès rencontré par l’œuvre. Le compte-rendu de "La Frivolité" de Boissy est quant à lui beaucoup plus dense, s’étendant sur plus de 10 pages, comprenant de larges citations d’extraits suivies de commentaires et s’achève sur un éloge de l’auteur et d’une pièce qui, quoi que peu connue aujourd’hui, a connu les faveurs du public du milieu du XVIIIe siècle.